jeudi 10 février 2011

La Popessa

La nuit a pas été facile. Une de mes plus grandes difficultés en tant que bipolaire, c'est d'avoir un sommeil ''normal''. Je fais de l'insomnie depuis que je suis une petite fille et je fais d'horribles cauchemars par dessus ça.  Quand je ne m'endors pas, c'est dû à un des symptômes bipolaire, j'ai les idées accélérées, je n'arrive pas à mettre mon cerveau à off. Ça tourne sans cesse dans ma tête et je pense à toutes sortes de choses traumatisantes et stressantes. C'est très difficile à contrôler. En tant normal, c'est pas trop grave que je m'endorme tard, parce que je suis sans travail depuis un peu plus d'un an. J'ai dû fermer mon entreprise de production d'évènements en novembre 2009 parce que j'ai eu un grave épisode dépressif qui m'empêchait de m'occuper de la compagnie comme il le faut. Cependant, cette nuit, il fallait que je dorme, parce que je dînais avec ma mère ce midi et il fallait que je me lève tôt. Je me suis mise au lit avec un bon livre (Ne le dis à personne d'Harlan Coben) et j'ai pris mes médicaments, du Seroquel qui est supposé m'aider à m'endormir. J'ai une dose de 300 mg au coucher et une dose de 100 mg au besoin, si je ne m'endors pas. Donc, après avoir lu une heure environ, j'ai essayé de m'endormir. Sans succès. J'ai pris mon 100 mg supplémentaire, me suis recouchée, sans succès. Au bout de 45 minutes, j'ai repris mon livre, question de me changer les idées. J'ai lu un peu et je me suis recouchée, essayant de méditer et de contrôler ma respiration, mais rien n'y faisait. J'ai donc fait quelque chose que je n'ai jamais fait depuis que je suis sous médication, j'ai augmenté la dose. J'ai pris un comprimé de 100 mg et je l'ai coupé en deux. 15 minutes plus tard, je dormais. Enfin!

Le seul problème avec le Seroquel, c'est que quand je prends un extra, c'est très difficile pour moi de me lever le lendemain matin. Je suis dans un état catatonique, je suis toute engourdie et je n'arrive pas à garder les yeux ouverts, malgré toute ma bonne volonté. Donc ce matin, j'étais totalement patraque. J'ai snoozé de 8:30 à 10:40, moment où j'ai finalement réussi à émerger. Je n'ai donc pas eu le temps de prendre une douche ou même de me maquiller avant d'aller rejoindre ma p'tite maman. J'ai seulement eu le temps d'engloutir un café glacé. 

Ma mère m'a emmené à la Popessa, un restaurant de pâtes très sympathique. On fait la file avec un cabaret, on  choisis sa sauce et ses pâtes et le tout est préparé devant nos yeux, avant de passer à la caisse. J'ai pris des fettucinis aux épinards avec la sauce aux trois fromages. C'était délicieux! Ma mère m'a beaucoup parlé de ma maladie pendant le repas. Elle est contente que je blogue, car elle dit que j'assume ma bipolarité au lieu de la nier. On a beaucoup parlé du support incontestable de Frank, qui aurait facilement pu se sauver de moi quand j'ai commencé à être malade. D'ailleurs, notre couple a failli y rester quand j'ai fait ma psychose maniaque à la St-Valentin l'an dernier. On a passé par une crise majeure mais Frank a tenté de comprendre ce qui m'arrivait et a décidé de m'aider. Ma mère lui en est totalement reconnaissante car pour elle, il fait partie intégrante de mon rétablissement. Ces deux-là ont eu plusieurs discussions profondes pendant les pires moments de ma crise, ils se sont soutenus mutuellement et j'ai toujours senti que j'avais leur appui indéfectible. Je suis vraiment chanceuse d'être bien entourée. 

J'aime bien ces petits dîners avec ma mère, c'est un moment d'intimité propice à la confidence, je me sens à l'aise de tout lui dire, même si des fois c'est dur pour son coeur de mère. Elle reste compréhensive et m'encourage dans mes démarches, me fait sentir valorisée. Merci maman d'être toujours là pour moi.

Dans un autre ordre d'idée, j'ai décidé de créer un nouveau blog pour mes critiques de livre et de film, pour garder l'intégrité anecdotique d'Insignifiances.

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