jeudi 7 avril 2016

Juste le temps qui passe

En plus d'apprendre à laisser aller, j'ai appris autre chose de ma dernière retraite silencieuse.

Là bas, j'ai mangé mes repas en silence. Pas de Youtube. Pas de télévision. Juste moi et mon repas. Et j'ai aimé ça! Mon dieu que c'est calme, manger un repas en silence, toute seule, avec comme seule stimulation le goût de mon plat!

Aux toilettes, silence. Pas de magazine, pas d'Instagram. Faire pipi et penser. Et tu peux en penser des choses pendant que tu fais pipi!

Et pendant que j'écris, que je dessine, pas de télé. Moi, le papier, le silence. C'est beaucoup plus paisible. C'est tellement reposant...

Je me rends compte que nous sommes hautement connectés. Il n'y a à peu près pas de moments, dans ma journée, où rien ne se passe. Où je ne suis pas stimulée. À part, bien sûr, les 10 minutes où je médite le matin, parce que ma vie est trop folle et que je ne survis pas sans ce 10 minutes imposé. Où en sommes nous, en tant que société, quand on a même oublié ce que c'est que de s'ennuyer? Quand même aller au petit coin est une excuse pour chatter? Est-ce que ce rythme de vie effrené est nécessaire? Où ça va nous mener? Au bord de l'épuisement, je crois bien...

Alors moi, c'est décidé. Je ne vais plus attendre d'avoir le temps et l'argent pour faire une retraite silencieuse pour m'accorder un temps de répis. Je vais me donner le droit, le soir, de lire ou d'écrire et de ne faire rien que ça. D'aller au petit coin sans apporter mon cellulaire. De prendre un bain sans faire un selfie de la mousse que j'y ai mis. De manger un repas en silence, toute seule dans ma cuisine, au lieu de devant l'ordi. Et une journée de temps en temps, je vais me déconnecter, complètement. Pas de Facebook, pas de notifications, pas de courriel. Juste le temps qui passe... Juste d'y penser, et je me détends....

samedi 2 avril 2016

Merci la vie...

J'ai fait une nouvelle retraite silencieuse le weekend dernier. J'ai loué un petit appartement dans Rosemont, sur une petite rue familiale et tranquille. Je partais du jeudi au dimanche soir pour faire le point sur certains aspects de ma vie qui me tourmentaient. J'avais une idée précise de ce que j'allais faire là-bas et j'avais bien besoin du silence pour y arriver. Mais des fois, la vie est ce qu'elle est.

En quittant la maison avec mes bagages dans les bras, j'ai glissé dans les escaliers glacés. En me retenant à la rampe, j'ai éraflé sérieusement deux de mes doigts. J'ai poursuivi mon chemin vers mon Airbnb, et, arrivée là bas, j'ai désinfecté sommairement mes doigts très douloureux.

Le lendemain matin, à mon réveil, j'ai tout de suite compris que mon annulaire était fracturé. J'ai jonglé avec l'idée de rester tranquillement à l'appartement et à profiter de ma solitude, mais la réalité était tout autre. Je DEVAIS traiter ma blessure et tout de suite. Je suis donc sortie, à 8 heures le matin, à courir les cliniques. J'en ai fait quatre avant de me rendre à l'évidence, Vendredi saint n'est pas une bonne journée pour voir un médecin. À la pharmacie, on m'a vendu une atelle et des anti-inflammatoires. Je suis rentrée sagement dans mon petit logement.

Durant l'après-midi, alors que j'étais absorbée par mes pensées, j'ai entendu une musique. Un voisin, tout près, pratiquait la guitare. Et je l'entendais un peu trop bien! Ce que je ne savais pas, c'est que sa pratique allait durer plusieurs longues heures... Et au diable le silence!

Ce qui fait que samedi soir, ayant accompli ce que j'étais venue régler, j'ai décidé d'écourter mon séjour et de rentrer chez moi. En chemin, comble d'ironie, je lisais un livre sur le laisser-aller.... qui est tombé de mon sac entre le métro et chez moi. Je pense que le message est on-ne-peut-plus-clair...

J'ai une tendance un peu maniaque à ce que tout soit parfait autour de moi. Ce que ce weekend me dit, c'est que je ne peux pas tout contrôler. Je DOIS apprendre à laisser aller. À abandonner à la vie le droit de foutre mes plans en l'air. C'est encore elle qui a le dernier mot, et c'est très bien ainsi. Merci la vie...