mardi 17 novembre 2015

L'explosion de l'ego

Dernièrement, je lis beaucoup à propos de l'ego. Je termine bientôt un livre écrit par Eckhart Tolle, Nouvelle Terre: L'avènement de la conscience humaine. Ce livre parle de l'ego de l'homme et de comment s'en dissocier pour trouver qui nous sommes vraiment. 


Il faut d'abord savoir que l'ego, c'est cette partie de nous à laquelle nous nous identifions quand nous pensons à soi. Dans mon cas, ce peut être «je suis une jeune femme bipolaire qui aime lire et cuisiner». Ce peut être bien d'autres choses, telles que «je suis grosse et je n'arrive pas à perdre du poids.» Ou encore « je suis particulièrement bonne dans les tâches administratives et je peux atteindre n'importe quel objectif que je me fixe.» Mais l'ego, c'est uniquement une interprétation que nous nous faisons de nous-même. Ce n'est pas qui nous sommes. L'ego, ce sont les pensées auxquelles nous nous identifions. 

Apprendre sur l'ego m'a fait penser à quelque chose. Quand j'étais en manie, j'ai l'impression que ces pensées s'amplifiaient. Tout d'abord, une manie, c'est une avalanches de pensées très rapides et incessantes, et je crois que ces pensées sur moi-même prenaient une amplitude démesurée dans ces moments. Je me souviens d'une nuit sans sommeil où j'ai écrit une description très peu reluisante de qui je suis. Tous mes défauts, je les ai écrit cette nuit-là et j'ai intitulé mon texte «qui je suis». Je vous épargne les détails... À d'autres moments, durant d'autres manies, j'avais l'impression que j'étais invincible. Que j'avais toutes les qualités et que je pouvais réussir n'importe quoi. J'étais on top of the world. Donc pour moi, une manie, c'est une sorte d'explosion de l'ego. Une amplification démesurée de ce que je pense que je suis. C'est intéressant non? Je n'y avais jamais pensé!

Heureusement, la médication m'aide à ne pas retourner dans cet état amplifié, mais l'ego est toujours présent, dans de moindres proportions. En fait, on a tous un ego. Eckhart Tolle dans son livre nous explique que nous pouvons dissoudre notre ego en étant présent. Selon lui, nous sommes réellement celui qui observe l'ego, celui qui est conscient de ses pensées, qui sait que ses pensées ne sont pas lui. Chaque fois que nous observons notre ego à travers ces yeux, il diminue, et nous sommes de plus en plus proche de notre essence. C'est vraiment passionnant!

vendredi 13 novembre 2015

Nouvelle étape dans mon traitement

C'est officiel! J'ai enfin atteint la dose minimale d'antipsychotiques, après plus de 5 ans avec la 
médication. J'ai tellement l'impression que ça va bien! Mon humeur est égale, je suis calme et je réagis bien aux changements et aux événements difficiles, comme la perte de mon minou adoré

Je sais que la médication est nécessaire à ma santé mentale, parce que la bipolarité, si elle n'est pas traitée, nuit beaucoup à une vie saine. Je n'associe pas ma stabilité uniquement aux médicaments, mais à tout ce que je fais autour pour me maintenir. Dans la gestion de mon anxiété, la méditation a été ma plus grande alliée. J'ai appris à créer de l'espace autour de mes pensées et à générer cette paix intérieure qui m'habite presque tout le temps maintenant. Je pratique la méditation tous les matins et quelques fois le soir.Depuis, mes proches ont vu une grande amélioration dans ma gestion du stress. Je suis plus zen et plus heureuse. 

Aussi, le respect de mon hygiène de vie m'a beaucoup aidé à devenir plus stable. C'est certains que mes proches souhaiteraient que je veille plus tard le soir, mais pour moi, respecter mon heure de coucher me permet de garder un équilibre qui pourrait être précaire. Mes plus grandes manies survenaient alors que je manquais de sommeil, j'en fais donc la pierre angulaire de ma santé mentale.

Quand j'ai demandé à mon médecin de réduire ma dose, la première question qu'elle m'a posé est si je suis toujours en couple avec mon amoureux. En effet, mon chéri était là à l'époque où je n'étais pas encore diagnostiquée, il a vu mes manies et a vécu ma psychose de très près. Il m'a soutenu dans ma grande période de dépression. Il est donc à même de reconnaître mes symptômes et de réagir si la baisse de médication me déstabilise. Je suis tellement chanceuse que mon chéri s'implique dans mon traitement! Je crois que, s'il n'avait pas été avec moi, mon médecin n'aurait pas diminué ma dose de peur que je ne me vois pas aller. 

On a changé mon zeldox jeudi dernier. Nous sommes mardi et je n'ai aucun symptôme. Je suis toujours calme, je dors bien, mon moral est bon. C'est soulageant! J'ai l'impression d'avoir atteint une nouvelle étape de mon traitement, l'étape du «ça va bien pour vrai»!

mardi 10 novembre 2015

Le Deuil

La semaine dernière, un drame inattendu a bouleversé ma maisonnée. Mon compagnon de toujours, mon beau Edward, nous a quitté après avoir souffert d'une insuffisance de son foie. Le moins qu'on puisse dire est que son décès n'était pas prévu. Et ça m'a frappé fort.

Edward est dans ma vie depuis 9 ans. Il est né chez moi, nous avons toujours été ensemble. Je l'aimais d'un amour de mère, avec tendresse et affection, et j'aurais déplacé mers et mondes pour son bien-être. J'ai découvert une douleur que je ne savais pas possible. En perdant Edward, j'ai rapidement eu l'impression qu'on m'avait coupé un bras ou une jambe. Il me manque un morceau. Ma peine est immense.

J'ai été inquiète les premières journées, parce que je me sentais dériver dans la tristesse. Une grande lassitude m'a envahie et mes bonnes habitudes ont rapidement pris le bord. Je n'avais envie de rien, sinon de ne pas être seule, et de parler encore et encore d'Edward et de ce que son départ m'a fait ressentir. Mais j'ai aussi tenté de fuir ma douleur. J'ai rapidement sauté les images de félins sur mon écran d'ordinateur. Je me suis levée tard le matin, pour ne pas ressentir le manque de sa présence pendant ma routine matinale. J'ai tenté de ne pas faire face à mon chagrin, parce que j'ai peur d'être entraînée vers la dépression, ce qui serait facile pour moi, considérant ma maladie.

Je crois que c'est normal que je tente de fuir, j'ai toujours eu du mal à faire face à mes émotions, probablement parce que je les ressens amplifiées. Mais vivre la douleur du départ d'Edward, c'est un passage obligé si je veux faire mon deuil. Si j'ignore mon mal, il demeurera en moi, même si je ne le vois pas. Je dois apprivoiser ces sentiments qui m'habitent et leur faire une place. The only way out is through. 

Heureusement, quelques journées ont passé depuis son départ. J'ai dit et écrit tout ce qui m'habite, ma détresse, le grand vide qu'il me laisse, et je me sens mieux. La tristesse a laissé place à la nostalgie. Celle-là va sûrement demeurer longtemps mais je me sens forte et capable de passer au travers.  

Je vous laisse sur ces quelques images de mon chat adoré, celui qui m'a offert tant de bonheur et d'amour. Vivre mon deuil, c'est aussi célébrer les moments de joie que nous avons eu, les chérir au plus profond de moi. Avec tout mon amour.


Il était beau n'est-ce pas?