tag:blogger.com,1999:blog-7137773434831557352024-02-07T21:11:46.947-08:00InsignifiancesUne jeune femme bipolaire parle de son cheminement vers le rétablissementNicky Bromowhttp://www.blogger.com/profile/02560293185472891994noreply@blogger.comBlogger179125tag:blogger.com,1999:blog-713777343483155735.post-72131168650715692932023-01-11T13:32:00.005-08:002023-01-11T13:32:49.756-08:00Où j'en suis, version 2023<p> L’année vient de commencer, mais je suis déjà à fonds dans les remous de ma condition. </p><p>L’insomnie me tenaille encore chaque soir, dernièrement avec une recrudescence qui m’inquiète. Il faut dire que mes humeurs sont en dents de scie depuis… Depuis? </p><p>Vous allez me dire, bien, être bipolaire c’est une vie d’humeurs en dents de scie. C’est pas mal la définition même de ta condition. C’est vrai. Mais parfois, il y a des moments d’accalmie. Je ne me souviens juste plus de la dernière fois. </p><p>Depuis ma dernière hypomanie (un mini high), je perds pied. Puis j’ai une demie-journée de plaisir ou de bien-être, puis je retombe. Après chaque montée, il y a le crash. Plus rien ne va. Mes pensées m’envahissent. Avez-vous le contrôle sur la petite voix dans votre tête vous? Moi pas. </p><p>Cette année, on a découvert que je faisais de l’anxiété. Que l’insomnie que je vis depuis ma tendre enfance, c’est en fait causé par de l’anxiété, et une constate hypervigilance. </p><p>Et depuis que deux hommes se sont introduits par effraction chez moi, chaque bruit me plonge dans la terreur. Et j’habite au rez-de-chaussée d’une rue passante du centre-ville, il y a du bruit à chaque heure du jour et de la nuit. Ça n’aide vraiment pas mon insomnie. </p><p>J’ai commencé une nouvelle méthode de développement personnel. Je cherche la paix d’esprit. Je pense que je l’ai toujours cherchée, dans les confins de mon esprit malade. Ça s’appelle The Presence Process. </p><p>Chaque année, je choisis un thème pour mon année et, pour 2023, j’avais choisi présence. Il n’y a que dans le moment présent que l’on peut être bien. Si on vit dans le futur, c’est de l’anxiété, dans le passé, de la dépression. Le présent, ça devrait être la paix. Je ne peux pas changer le passé, je ne contrôle pas l’avenir. Je peux seulement être dans le présent et agir sur ce que j’ai du contrôle. </p><p>On revient au Presence Process. Ça consiste en 2 séances de respiration en conscience de 15 minutes, en se levant le matin, et le soir tout juste avant le lit. Des lectures et une affirmation positive par jour. </p><p>Au début, je croyais que j’aurais du mal à tenir 15 minutes en silence juste avec ma respiration. C’est pas si difficile! J’en suis au jour 6 et j’y arrive très bien! Sauf que…</p><p>Sauf que plein de vieilles blessures, de vieux traumas, refont surface. Au moment où je ne m’y attends pas. Quand j’essaie de m’endormir. Dans mes rêves. Et en bonne malade mentale, je doute de ma sanité. Je doute, est-ce que je suis supposée expérimenter sur des processus mentaux, considérant ma condition? Est-ce que ce ne serait pas plus prudent de rester loin des confins de mon esprit? </p><p>Mais j’ai l’impression que je ne peux pas fuir ce qui se passe dans ma tête indéfiniment. Que si je continue à éviter la pleine conscience, je passe à côté de l’essentiel. Je crois vraiment que je trouverai la paix dans le moment présent. Sauf que j’ai tout un paquet de merde à débroussailler avant de l’atteindre, la sainte paix! Et que malheureusement, mes vieux traumas ne se règleront pas d’eux-même. </p><p>J’ai l’impression que peut-être je devrais attendre d’être dans une passe stable de ma vie pour entamer ces processus de travail sur moi. D’un autre côté, j’ai l’impression que si je ne fais pas le travail, je ne le serai jamais, stable. </p><p>J’aimerais me raccrocher aux petites parcelles de bien-être occasionnelles qui ponctuent ma vie. Ma pratique de gratitude m’aide beaucoup pour ça. J’ai toujours voulu voir le verre à moitié plein. Des jours, c’est plus facile que d’autres. </p><p>Voilà où j’en suis. </p>Nicky Bromowhttp://www.blogger.com/profile/02560293185472891994noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-713777343483155735.post-88925495546722420552022-06-09T08:21:00.001-07:002022-06-09T08:21:33.042-07:00Il s'est tué hier<p> Il s'est tué hier.</p><p>Tu es retourné, dévasté. Tant de mots non-dits. Aucune façon de savoir, de prévoir. Il avait l'air d'aller bien.</p><p>Toi, ça va pas. Il t'a offert son écoute, alors que son monde allait s'écrouler. C'est à toi qu'il offre son épaule. Tu es dévasté.</p><p>Santé mentale. Dépression. Il suffit d'en parler.</p><p>Toi tu as cette chance. Des confidents. De l'aide. Ton employeur t'offre du soutien à peu de frais. Tu es privilégié. Lui n'a pas eu cette chance.</p><p>Au bord de la fontaine du Carré St-Louis, tu exprimes la colère, la peine. Un brin de culpabilité de lui en vouloir d'avoir abandonné. Tous tes sentiments sont valides.</p><p>J'ai mis de côté tous mes plans pour être là pour toi. Tu m'exprimes que ce printemps, tu as eu peur pour moi quand c'était mon monde qui s'écroulait et qui emportait le tien avec moi. Peur que j'en finisse.</p><p>Mais moi je vais chercher de l'aide. J'utilises mes ressources. Mon coffre à outils comme dirait ma mère. Je connais les signes, j'ai appris à douter de ma tête quand elle me souffle d'en finir. Je ne la crois plus.</p><p>Sauf que tous n'ont pas ma chance. Un réseau de soutien établi. Des professionnels dévoués. Des amis, une famille. Certains sont isolés dans leur mal-être et décident d'en finir. Leur seule solution.</p><p>Tu repenses aux fois où c'est toi qui avait la corde au cou. Tu n'en parlais pas. C'était la seule issue. Mais tu n'as pas réussi et aujourd'hui tu m'en parles, sur ce band près de la fontaine du Carré St-Louis.</p><p>Tu as cette force aujourd'hui. Le courage d'en parler. C'est plus difficile, mais ça garde en vie. </p><p><br /></p><p>Si ça va pas, appelle. 1-866-APPELLE</p>Nicky Bromowhttp://www.blogger.com/profile/02560293185472891994noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-713777343483155735.post-27330799685132242382022-04-15T11:14:00.000-07:002022-04-15T11:14:15.945-07:00Bouleversements doctoresques<p>Je suis bouleversée depuis lundi. Depuis mon rendez-vous avec mon psychiatre. Ça ne s'est pas bien passé.</p><p>Déjà, le mois passé quand on s'est parlé, ça ne s'est vraiment, mais vraiment pas bien passé. Je lui ai fait part de symptômes dépressifs et il m'a dit d'un ton bourru "ben forcez-vous madame". Je lui ai dit que les médicaments que ça fait 10 ans qu'il essaye de me faire prendre sans succès m'empêchaient de rentrer au travail le matin, trop sonnée. "Vous êtes rendue difficile". Il a ensuite essayé de me prescrire deux médicaments qu'il venait de m'enlever parce que j'avais des effets secondaires graves. Il m'a raccroché au nez. </p><p>J'étais sonnée. Désemparée. Bouleversée.</p><p>Il a demandé à ce qu'on se voie face à face la prochaine fois. J'étais d'accord, parce que ce que j'avais à lui dire, ça ne se dit pas au téléphone.</p><p>Ça fait 12 ans que c'est mon médecin. Depuis le jour de ma psychose. Il a toujours été plutôt bourru, mais disons que depuis quelque temps, c'est de plus en plus marqué. Je sens qu'il n'a plus envie de m'aider. Ce qu'il m'a dit lundi a confirmé mes craintes.</p><p>Il a suggéré que je retourne à mon médecin de famille. Je lui ai dit que je n'allais pas assez bien pour ça. Que je venais tout juste de revenir d'un long arrêt de travail. Il m'a répondu qu'il n'y avait pas cru, lui, à cet arrêt de travail, que je tentais de le manipuler. J'étais tellement sonnée que je n'ai même pas répondu. C'est certain que s'il ne me croit pas, il n'a pas envie de m'aider. Et ça m'a grandement bouleversé.</p><p>Bouleversé, parce que la personne en charge de ma santé mentale a jeté la serviette sur mon bien-être. Que je dépends de lui pour m'offrir les soins dont j'ai besoin. Je me sens abandonnée et désemparée. Déboussolée. Craintive. Paniquée. </p><p>Toute la semaine, j'ai essayé de ne pas faire face à mon anxiété, parce que j'avais peur d'y sombrer. Je me suis détournée de ce que je ressens. Cette semaine, ma grand-mère est décédée et je n'ai pas eu la force de tout considérer. J'avais comme l'impression que c'était trop gros. </p><p>Puis j'ai décidé d'écrire, parce que des fois je vois mieux ce que je ressens quand je le couche sur la page. Et j'ai décidé que, si je sombre, j'irai voir mon médecin de famille pour aller chercher l'aide que mon psychiatre n'est plus disposé à m'offrir. Ça me rend tout de même triste, mais c'est une solution. </p><p>Et lundi, après toutes ces preuves du désengagement de mon médecin, j'ai pris mon courage à deux mains, et je lui ai demandé d'être transférée. Qu'il me réfère à sa collègue que j'avais vue en 2017 durant mon long arrêt de travail. Qui a de la compassion. Qui comprenait ce que je vis. Chose que je n'ai jamais sentie avec mon médecin actuel. Ça m'a pris tout mon p'tit change pour nommer mon besoin, et il l'a accueilli sans broncher, en me disant que de toute façon, il approche de la retraite. Il n'a même pas demandé pourquoi. </p><p>Je suis sortie de là dans tous mes états. Mais avec une pointe de fierté d'avoir oser m'affirmer, demander, m'exprimer. Devant un homme qui représente la seule autorité qui reste dans ma vie. Mais je l'ai fait. Et j'ai pleuré. C'est un peu le deuil d'une relation thérapeutique qui finit tellement mal, une incompréhension d'où j'ai perdu sa confiance dans le processus. Une grande remise en question. Bouleversée, mais aussi mêlée. </p><p>Et là je regarde en avant, maintenant que tout ça est sur la page. Si sa collègue accepte de me prendre pour patient, le transfert sera simple. Sinon, ce sera au coordonnateur de me trouver quelqu'un. C'est l'inconnu, mais je fais confiance à la vie pour me donner la solution la mieux pour moi. Il faut que j'y croie. </p><p>Qu'est-ce qui vous remonte le moral quand vous perdez la confiance de quelqu'un à qui vous avez déjà tenu? Comment on passe par dessus?</p>Nicky Bromowhttp://www.blogger.com/profile/02560293185472891994noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-713777343483155735.post-89884768457866958642022-04-05T14:05:00.007-07:002022-04-05T14:05:58.492-07:00Restoril Restore - Part 2<p>Ça fait maintenant un mois que mon médecin a changé le maudit Seroquel pour du Restoril. Un mois. </p><p>J'ai vu un monde de différence dans mes tourbillons de pensée depuis le début de la médication. Comme un silence intérieur. </p><p>C'est comme si la voix dans ma tête qui voyait le négatif dans les petites choses de la vie s'est tue. Et ça me fait prendre conscience d'à quelle point elle était volubile cette voix, car le silence est vaste. </p><p>Ça me fait prendre conscience aussi que mon insomnie-chronique-sévère depuis l'enfance, c'était peut-être juste de l'anxiété non-traitée. Parce que là je dors. Je dors parce que ma tête ne génère pas de dialogues-monologues entre moi et du monde avec qui ne sont manifestement pas là. Je dors parce que je ne me fais pas des scénarios de peur sur des choses qui n'arriveront pas. Je dors parce que j'ai la paix.</p><p>Par contre, la grande joie du début, il y a un mois, s'est estompée. Je crois que c'était dû à l'augmentation de mon antipsychotique-antidépresseur, le Latuda. Pour la première fois, j'ai augmenté la dose minimale, que je prends depuis 2017. Avant de l'augmenter, mon médecin a dit que je semblais être dans une immense dépression. Je crois qu'il avait raison.</p><p>Les premiers jours, j'étais borderline euphorique. Une grande grande joie. Là c'est plus normal. Je constate par contre que je ris plus facilement, que j'ai les émotions plus vivantes, plus présentes. Cet hiver, je m'étais isolée, je ne sortais plus, je broyais du noir toute seule dans mon loft. Je n'avais plus de joie de vivre, ni le goût de faire les choses que j'aime. Là c'est revenu. C'est juste moins la joie et les papillons roses de la première semaine. Mais c'est ben correct.</p><p>Je sais que la joie, c'est pas un sentiment permanent. Au moins, j'y goûte une fois de temps en temps, quand c'est le temps. Et le reste du temps, je ne rumine pas sans cesse ce qui va mal dans ma vie. Ma vie qui en rétrospective est pas mal déjà parfaite. N'empêche que je trouve ça triste que ça me prenne des médicaments pour voir la vie du bon côté. Et en même temps, je suis reconnaissante d'y avoir accès. Quand mon médecin m'écoute et décide de comprendre que le Seroquel c'est pas fait pour moi. </p><p>J'ai beaucoup réfléchi à la façon dont ça se passe avec mon médecin depuis quelques années. J'ai l'impression qu'il est en fin de carrière et que ça ne lui tente plus trop de jouer aux devinettes pour trouver les médicaments qui me conviennent. Quand je lui ai parlé de mes symptômes dépressifs, il m'a dit que j'avais juste à me forcer. Je ne crois plus qu'il ait envie de m'aider. Ça m'attriste profondément, parce qu'il me suit depuis 2010, depuis le jour de ma psychose. Et je ne le sens plus me supporter. Ça me blesse et ça me peine.</p><p>J'ai pris la décision de demander à être changée de médecin. La procédure c'est : demande à ton médecin. Ça m'angoisse parce que je vais devoir le confronter, et mon médecin c'est pas le plus sympathique et ouvert qui soit. Je sens que ça va être une situation inconfortable. C'est ça l'anxiété. On s'en fait avec des choses qui ne sont même pas près d'arriver. Mais je sens qu'après 12 ans de relation médecin-patient, mes intérêts ne sont plus considérés comme ils l'ont déjà été. Je crois qu'il est fatigué de m'aider. Et pour mon bien-être, je crois que c'est le temps de changer. En espérant que ça va bien se passer.</p><p>Vous avez peut-être remarqués que j'écris plus souvent ici ces temps-ci. Premièrement, j'ai commencé à écrire un mémoire de ma psychose à ma rémission, et quelques textes (comme <a href="https://insignifiances-nickyb.blogspot.com/2022/03/jhais-noel.html" target="_blank">J'haïs Noël</a>) se sont retrouvés ici. Aussi, je sens que je pourrais me permettre de publier autre chose que ma santé mentale sur ce blogue et recommencer à vous partager mes intérêts et mes lectures comme je le faisait au tout début (Il y a 11 ans!). En faire un peu un fourre-tout de ce qui m'intéresse. Si ça vous intéresse aussi. Je pense qu'on en découvre beaucoup sur quelqu'un quand on sait ce qu'il aime et ce qui le passionne. Bref, vous devriez me voir ici encore plus souvent. </p><p>À vous qui vivez sans médication, quels sont vos trucs pour gérer la petite voix négative dans vos têtes? Je sais qu'on en a tous une, vous vivez ça comment de votre côté?</p><p>À bientôt!</p>Nicky Bromowhttp://www.blogger.com/profile/02560293185472891994noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-713777343483155735.post-68963266556443504282022-03-26T11:32:00.001-07:002022-03-26T11:32:00.253-07:00J'haïs Noël<p><span style="font-size: 17px;">J'hais les barbies. Jouer à la poupée c'est cave. Anyway jveux pas d'enfants. Jouer à la maman ça m'intéresse pas. </span></p><p><span style="font-size: 17px;">Les barbies, j'en reçois, parce que je suis une fille tsé? Même si j'ai les cheveux courts et un coton ouaté Batman en permanence, je suis une fille donc je suis supposée aimer les barbies. </span></p><p><span style="font-size: 17px;">Faque je reçois des barbies. Je leur enlève leur linge, je leur arrache la tête, pis je les pitche dans un coin. </span></p><p><span style="font-size: 17px;">C'est ça que je fais des barbies. </span></p><p><span style="font-size: 17px;">Ma seule poupée que j'aime, c'est Marc Antoine. C'est un gars, il a un penis et il est tout nu lui aussi. </span></p><p><span style="font-size: 17px;">Un jour, à Noël dans la famille maternelle, ma cousine reçoit des barbies. Ma tante veut que je joue avec elle. Je veux rien savoir, j'hais les barbies. La chicane pogne. La famille s'en mêle. Ma tante accuse m'a mère. Pas d’chicane dans ma cabane. </span></p><p><span style="font-size: 17px;">La soirée est gâchée. Tout le monde est fâché. J'ai gâché la soirée. </span></p><p><span style="font-size: 17px;">J'hais Noël. </span></p><p><br /></p><!--/data/user/0/com.samsung.android.app.notes/files/clipdata/clipdata_bodytext_220324_143224_579.sdocx-->Nicky Bromowhttp://www.blogger.com/profile/02560293185472891994noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-713777343483155735.post-16071507227931528852022-03-22T08:56:00.001-07:002022-03-22T08:56:54.534-07:00Besoin d'avoir besoin<p> Ne pas savoir qu'on a des besoins,</p><p>Qu'on a le droit. </p><p>Que ce n'est pas juste les autres,</p><p>Que nous aussi,</p><p>Dans le fond.</p><p><br /></p><p>On espère, </p><p>On attend</p><p>Des autres</p><p>Qu'ils nous comblent</p><p>De joie</p><p><br /></p><p>On ne se l'avoue pas.</p><p>C'est ignoble!</p><p>De penser qu'un autre </p><p>Puisse prendre soin de soi</p><p><br /></p><p>On y a jamais droit</p><p>Mais pourtant,</p><p>Mais pourtant</p><p>Il semble que c'est acquis</p><p><br /></p><p>D'avoir besoin</p><p>Nous aussi.</p>Nicky Bromowhttp://www.blogger.com/profile/02560293185472891994noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-713777343483155735.post-77584601692864417112022-03-19T13:09:00.003-07:002022-03-19T13:16:52.032-07:00Restoril restore<p> Depuis le début mars, j'ai changé de médication. Le maudit Seroquel qu'on essaie de me donner depuis 12 ans, ben ça marche pas. Je dors trop, même si je coupe la dose en 4. Mon médecin comprends pas.</p><p>On a donc changé de molécule, le Restoril. Et augmenté mon antipsychotique-antidépresseur. Depuis c'est la joie.</p><p>Je crois que les Benzodiazépines que je prends, le Restoril, a fait taire mes ruminations et mon critique intérieur. Je n'ai pas ressassé de pensées ou eu d'anxiété depuis que je les ai commencés et ma créativité est restée intacte, sinon décuplée. </p><p>Je vois la vie du bon côté, je suis joyeuse, rieuse, heureuse. C'est le jour et la nuit avec mon état d'il y a moins d'un mois!</p><p>J'ai terminé de lire <a href="https://www.leslibraires.ca/livres/creer-le-meilleur-de-soi-manon-lavoie-9782897112868.html">Créer le meilleur de soi</a> de Manon Lavoie pour une deuxième fois et mon expérience est complètement différente. La première fois, je voyais les mots comme du blabla et je sautais des pages pour voir les exercices créatifs, qui ne résonnaient pas en moi. </p><p>Après avoir expérimenté les <a href="https://mcommemuses.mykajabi.com/store">ateliers de création</a> de Manon pendant deux sessions, je comprends que son approche ne touche pas qu'à l'art simplement dit, mais incorpore la psychologie positive, le bien-être et le développement personnel à travers la création.</p><p>Vu sous cet angle, le blabla du livre prenait tout son sens et donnait une saveur beaucoup plus profonde aux exercices proposés. Cette fois-ci, j'ai adoré. </p><p>Depuis mon premier atelier avec Manon, durant lequel nous avons créé de toutes pièces un jeu d'oracle tout personnel, ma créativité a repris sa place en force dans ma vie. Chaque jour, un petit projet créatif tout simple sous la forme d'une petite case, dans un cahier que j'ai créé de mes mains. Puis, les jours oisifs, de plus grands projets, multiples et éclectiques, qui m'allument et m'embrasent. Je suis en joie d'avoir reconnecté avec ma créativité!</p><p>Je relisais un <a href="https://insignifiances-nickyb.blogspot.com/2011/02/ca-tournait-dans-ma-tete.html">vieil article</a>, écrit aux débuts d'Insignifiances, où je racontais que la médication massive que mes médecins m'imposaient avait complètement éteint mes élans créatifs, moi qui a toujours créé ou écrit. Je me souviens de mon désarroi, de ne pas me reconnaître et d'avoir peur que l'élan ne revienne jamais. Ça m'a fait mal de le relire, mais en même temps m'a empli de gratitude envers mon nouvel état. </p><p>C'est délicat la médication. Des fois, 15 milligrames font la différence entre avoir envie de mourrir, ou de s'enfermer chez soi pendant des mois, ou de complétement fleurir. De m'épanouir. C'est une science, pas tout à fait exacte, de réguler mes humeurs. </p><p>Je vous laisse sur quelques images de ce que j'ai créé ces derniers jours. Qui sait, ça saura peut-être vous inspirer?</p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEg232gBncCRPXxw186UEBc2X97xU4KmBztdM6uVC3SDA4oq_02rM9_2QE0_A4NtAJc223fHzRr-E62rJ13GUz35EQCD4-ZKA_vAt9lTt3h5JHVt87JEN9i1HC2VMCDFLQyP1XPHFveEbOZh0d_sgOxeGu-3B4q-TY-7xd3HdjT5G92psvsbhZ-971Pt7g=s600" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="400" data-original-width="600" height="266" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEg232gBncCRPXxw186UEBc2X97xU4KmBztdM6uVC3SDA4oq_02rM9_2QE0_A4NtAJc223fHzRr-E62rJ13GUz35EQCD4-ZKA_vAt9lTt3h5JHVt87JEN9i1HC2VMCDFLQyP1XPHFveEbOZh0d_sgOxeGu-3B4q-TY-7xd3HdjT5G92psvsbhZ-971Pt7g=w400-h266" width="400" /></a></div><br /><p><br /></p>Nicky Bromowhttp://www.blogger.com/profile/02560293185472891994noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-713777343483155735.post-39506238922833706042022-03-13T08:15:00.004-07:002022-03-13T08:15:30.321-07:00Thérapisée en série<p> Ma vie est une série de thérapies, une thérapie en série. La toute première, à 14 ans en pleine dépression-avec-idéation-suicidaire, que mes parents ont interrompu à ses débuts parce qu'ils se disputaient la pension et que la thérapie, ça coûte cher. </p><p>Ensuite au CLSC, une dépression plus tard, où on m'a référée au centre Dollard-Cormier pour jeunes toxicomanes. Sauf qu'à ce centre, on traite la consommation, mais pas ce qu'on tente d'ensevelir au fond du verre. Arrêter de boire a juste déterré mon mal-être. L’a mis en lumière. On es pas plus avancé. </p><p>Passer deux ans ensuite à convaincre mon psychiatre que c'est ben beau me bourrer de pilules, mais que les bobos dans ma tête ont une origine, une cause, et que ça ne ferait pas de mal de les dépoussiérer. L'EMDR que ça s'appelle, pour les polytraumatisés en PTSD. On soigne des acronymes, pas des gens. </p><p>Dès qu’on traite un bobo, ça fait déjà ça de pris, un autre émerge. Thérapie pour victime d'agressions sexuelles. Puis, thérapie de groupe avec des poquées plus poquées que moi. Ça remonte pas le moral, ça m’enfonce encore plus. Retour à la psy, elle veut mettre tous les maux du monde sur le dos de ma mère. J’ai l’impression qu’elle a pas réglé ses issues avec la sienne.</p><p>Au CLSC, tomber en amour avec une thérapeute qui a juste 5 séances à m'offrir, parce qu'on traite les grands brûlés de la vie en un mois, c'est bien connu. S'arracher le coeur à la dernière rencontre. Pétitionner mon docteur pour qu'il prolonge mes séances. C'est interdit qu'on me dit. Se sentir abandonnée, dépossédée. </p><p>Retourner en EMDR parce qu’un bully s’est fait ma tête au bureau. Trouble d’adaptation. Rechute du PTSD. En 5 séances, c’est réglé. Le psy prend sa retraite.</p><p>In and out, in and out. Thérapisée en série. </p><p>Récemment, EMDR encore, cette fois-ci il veut traiter toutes les blessures de ma vie. Vite, il se décourage de l’ampleur de la tâche. Je voulais juste cesser d’avoir peur de refaire une psychose à cause de mon insomnie. On en a pour des années. </p><p>Il n’a aucune empathie. Je lui annonce que ma mère a le cancer de la peau, il roule des yeux. Je lui dis que je refais une dépression, il se fâche parce que ça va prolonger la thérapie. Ben laisse faire. Je vais me débrouiller toute seule. </p><p>Je vois un psy ces temps-ci. Aux deux semaines quand ça va bien, aux semaines quand ça va moins bien. Comme en ce moment. Lui, patient, m’écoute et m’explique. Cette fois, c’est moi qui paye, je ne me ferai pas montrer la porte après 3 semaines. Je loue le ciel pour mes assurances collectives.</p><p>Je vais passer ma vie en thérapie. On ne guérit pas de la bipolarité. On apprend à vivre avec. J’ai compris avec le temps que de payer quelqu’un pour m’écouter, ça m’assure une heure dans ma semaine où c’est juste moi qui compte. Mon bien-être. Ma santé. Et je suis sûre qu’on va m’écouter. </p><p>Un psy, ça se magasine. Parce que des fois, ça fitte pas. Et si t’es pas ben avec ton psy, tu seras pas ben nulle part. Choisis celui qui te fait sentir à la maison. Compris. Entendu et vu. C’est précieux. Ça n’a pas de prix. </p>Nicky Bromowhttp://www.blogger.com/profile/02560293185472891994noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-713777343483155735.post-12340655363418678502022-02-13T05:59:00.001-08:002022-02-13T05:59:42.552-08:00J'ai franchi les limites, mais c'était par amour. OK?<p>Il y a de ces œuvres qui nous appellent sans trop savoir pourquoi. Pour moi, c'était ce titre : <i>Y Avait-il des limites, si oui je les ai franchies mais c'était par amour OK? </i>Intriguant, fascinant, mais je savais que ça allait faire mal. Dans des racoins de mon âme où je n'étais peut-être pas prête à aller.</p><p>C'est une autofiction. Vers la fin du roman, l'auteure, Michelle Lapierre-Dallaire, nous explique que par la fiction, elle peut se délivrer l'âme sans jamais que l'on sache ce qui est vrai ou pas. J'avais l'impression de lire son journal. Une intimité comme j'en ai rarement lue dans la psyché meurtrie d'une jeune femme que je soupçonne d'être borderline. </p><p>La maladie mentale est évoquée dans le livre, mais à mots couverts. Sans trop de détails. Mais on la ressens. Je revoyais le film de Marie-Sissi Labrèche, la tourmente des relations amoureuses qui ne mènent nulle part, mais qu'on vit à 200 à l'heure, sachant qu'on va bien sûr rentrer dans le mur éventuellement. Je m'y suis sans cesse reconnue. Et ça m'a meurtrie moi aussi.</p><p>On y parle crûment d'abus sexuels dans l'enfance. Ça ne nous épargne pas. Une cruauté qui ne nous laissera pas indemne. Le livre est court, et une chance, parce que j'ai eu du mal à en prendre. À ne pas lire si vous combattez encore de vieux démons qui bouleversent. </p><p>Dans ce tableau d'abus de toutes sortes, de sexe fusionnel, de perte de contrôle, une poésie désarmante. Comme quand la lumière trop crue fait ressortir la beauté dans le sordide. Qu'elle l'illumine. Dans sa misère, ce livre est lumineux. Fait entrevoir une pointe d'espoir à la fin, quand nous sommes essoufflés et meurtris. Et on veut y croire. </p><p>Je ne me suis pas sortie indemne de ce roman, si court, si poignant. Que j'ai pris à petite dose pour ne pas sombrer. Mais je suis heureuse de lui avoir donné une chance. Il m'a offert une lunette de ma propre psyché d'adolescente brisée qui tentait tout pour engourdir la douleur. Et j'ai pris conscience que moi aussi, malgré les abus, j'ai connu l'espoir. </p><p>L'auteure a presque 10 ans de moins que moi. En 10 ans, le chemin que j'ai parcouru vers la sérénité fut long, ardu, mais fructueux. Je lui souhaite le même dénouement heureux. </p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEh0jGfHfN5U9EMQtKRO5_HMYl6MLu9hK4nDlP1rBw29Sqsgfqpv-Y_3D2usbUiIyEwGr2alSl3sSDgS2VULh5nHoT3mTW-twtmD3D0c2Wd-30LczGXl6vip382OQqJtSLAIr00WT0j6n8HUvRyXPPFYka7XmvzRxDW8nmrDH4xoF4crJjc5jeKdvqsI3Q=s3024" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="3024" data-original-width="3024" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEh0jGfHfN5U9EMQtKRO5_HMYl6MLu9hK4nDlP1rBw29Sqsgfqpv-Y_3D2usbUiIyEwGr2alSl3sSDgS2VULh5nHoT3mTW-twtmD3D0c2Wd-30LczGXl6vip382OQqJtSLAIr00WT0j6n8HUvRyXPPFYka7XmvzRxDW8nmrDH4xoF4crJjc5jeKdvqsI3Q=s320" width="320" /></a></div><br /><p><br /></p>Nicky Bromowhttp://www.blogger.com/profile/02560293185472891994noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-713777343483155735.post-27437033490721702732021-11-26T11:36:00.001-08:002021-11-26T11:36:54.701-08:00Mono SoloJ'avais envie de partager mon couple hors du commun dans mon article d'aujourd'hui. <div><br /></div><div>En 2019, je sortais d'une relation de 12 ans tout ce qu'il y a de plus traditionnelle, et, disons le, plutôt fusionnelle. J'ai emménagé seule pour la première fois depuis que j'avais quitté le nid familial à la fin de l'adolescence. Cette étape était cruciale, non seulement dans mon processus de deuil, mais aussi dans ma réclamation de mon pouvoir personnel. </div><div><br /></div><div>Au début de la pandémie en 2020, j'ai fait la connaissance d'un homme qui correspondait en tous points à mes plus fous espoirs. En confinement, nous avons fait connaissance d'une façon plutôt intense, se fréquentant 24h sur 24, compte tenue du couvre-feu et de notre nouvelle réalité du télétravail. Lors du déconfinement, je lui ai fait part de mon désir de demeurer seule. Ce qui est merveilleux de mon homme, c'est son approche totalement libertaire. Je suis libre en tout temps de fréquenter mes amis de la gente masculine, de sortir quand je veux, d'inviter des amis quand je veux, et d'avoir du temps en solo quand je le souhaite. Alors, pour lui, que j'habite seule, ça ne posait aucun problème. Tout le contraire de ma relation d'avant!</div><div><br /></div><div>Nous avons donc continué à faire vie commune, mais séparément. De mon côté, j'ai une vie sociale hyperactive, une entreprise en dehors de ma carrière bien établie, et des tonnes de passes temps. De son côté, il est chanteur dans 3 groupes de musique. Notre vie bien active se conjugue au quotidien, alors qu'à la fin de notre journée de travail, nous discutons de nos envies, de nos besoins, et nous choisissons ainsi si l'on souhaite passer du temps ensemble. Nous nous faisons un point d'honneur cependant de s'accorder un moment en tête à tête chaque semaine, seulement, cette occasion varie toujours. </div><div><br /></div><div>En mai 2021, heureux de cette relation atypique, nous avons choisi d'unir nos destinées dans ce qu'on appelle un handfasting, une tradition celtique de mariage temporaire. D'une durée d'un an, cet engagement est renouvelable ou dissociable au terme de l'entente. Il est possible de renouveler l'engagement à la fin de l'année, pour un an, pour 5 ans, pour la vie! Encore là, nous renégocierons notre union comme nous le faisons chaque jour de notre relation. (Nous avons publié un article sur cette pratique et sur la cérémonie très atypique que nous avons célébré sur mon blogue <a href="https://magiepratique.wordpress.com/2021/06/03/ceremonie-de-mariage-celte-handfasting/" target="_blank">Magie Pratique</a>)</div><div><br /></div><div>Six mois après notre mariage, nous sommes toujours aussi heureux de notre engagement hors du commun et je dois avouer que nous sommes jalousés par certains de nos amis qui aimeraient bien tenter la formule! Nous envisageons même d'adopter un chien... en garde partagée! </div><div><br /></div><div>J'apprécie particulièrement de cette expérience le luxe d'avoir du temps en solo pour prendre soin de ma santé mentale, pour méditer, pratiquer mon <a href="https://magiepratique.wordpress.com/2021/08/08/7-ans-de-miracle-morning/" target="_blank">Miracle Morning</a>, ou pour recevoir des amis dans un environnement qui est 100% le mien. Dans les derniers milles de mon ancienne relation, je rêvais d'avoir cette liberté. Ma chance inouïe est d'avoir rencontré un homme qui m'a suivi dans cette expérience et qui y trouve lui aussi son compte. </div><div><br /></div><div>J'avais envie de partager ce pan de ma vie car je sais que pour certaines personnes, le couple traditionnel ne fonctionne pas. Certains souhaitent vivre à plusieurs, certains choisissent des relations longue distance, pour nous ce ne sont quelques coins de rue qui nous séparent, mais cette liberté pour moi est inestimable. </div><div><br /></div><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiORmLyJ49XfbQHfFXxOielaxfWsRjT5MNec6ZK7egVobeR90StFBebMaMRDpr-JWFpniSmmPHrZD7CqTqIxckP6r8ZSG-58ij3CjA3r8-dAvUbs4UNiWwGgc4LSSKhLtc2tDjkp0dtoD9S/s960/FB_IMG_1588542904531.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="960" data-original-width="540" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiORmLyJ49XfbQHfFXxOielaxfWsRjT5MNec6ZK7egVobeR90StFBebMaMRDpr-JWFpniSmmPHrZD7CqTqIxckP6r8ZSG-58ij3CjA3r8-dAvUbs4UNiWwGgc4LSSKhLtc2tDjkp0dtoD9S/s320/FB_IMG_1588542904531.jpg" width="180" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Mon merveilleux mari et moi!</td></tr></tbody></table><br /><div><br /></div><div> </div>Nicky Bromowhttp://www.blogger.com/profile/02560293185472891994noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-713777343483155735.post-19193762259991221502021-11-05T12:26:00.001-07:002021-11-05T12:26:52.642-07:00Une autre crise de passée<p> 5 mois d'arrêt de travail. Des milliers de dollars en thérapie. Une autre crise de passée. </p><p>J'écrivais plus tôt cette année que <a href="https://www.blogger.com/u/1/blog/post/edit/preview/713777343483155735/6601216982946819486">la santé mentale n'est pas linéaire</a>. C'est plutôt comme une roue de fortune. Chaque haut, chaque bas, est cyclique. C'est comme une roue de fortune parce qu'on ne sait jamais sur quelle phase on va tomber. Les hauts sont exaltants, les bas, anéantissants, mais la roue finit toujours par tourner. </p><p>J'ai pris congé de mon travail au début mai, pour insomnie chronique sévère. L'insomnie pour une personne bipolaire a souvent pour effet de provoquer une hypomanie; un flots de pensées incontrôlables, de la logorrhée verbale, un déséquilibre qui, si on n'y porte pas attention, peut mener à la manie ou à la psychose. Je connais les signes, l'insomnie a toujours été mon talon d'Achille. Et le sommeil, la pierre angulaire de ma santé mentale.</p><p>Ce cher Dr. Todorov a bien tenté de m'offrir la panoplie de somnifères disponible sur le marché, avec moi, ça ne fonctionne pas. Étant trop sensible aux molécules, je me retrouve souvent plus déséquilibrée qu'avant la thérapie médicamenteuse. J'ai décidé cette fois de traiter non pas le symptôme, mais la cause de mon insomnie.</p><p>Ce qui m'a le plus aidé, c'est la thérapie cognitivo-comportementale contre l'insomnie, que j'ai appliquée moi-même sans soutien d'un thérapeute. J'ai simplement lu tout ce que je pouvais trouver sur le sujet et j'ai appliqué les principes très simples dans mon hygiène de vie.</p><p>Je ne dirais pas que l'insomnie est chose du passé, mais avec l'accord de mes patrons et une réorganisation de mon horaire de travail, j'arrive, malgré les nuits difficiles, à dormir entre 7 et 8h sur une base régulière. Quand je dors, tout s'améliore. </p><p>L'hypomanie s'est rapidement résorbée grâce à l'ajustement de mes doses d'antipsychotiques. S'en est suivi le retour du balancier habituel, une période dépressive suivant le high de l'hypomanie. Encore là, on ajuste la dose et l'équilibre revient. La bipolarité, comme la roue de fortune, comporte ses hauts et ses bas. Ce qui me surprends, c'est d'encore m'étonner quand les bas suivent les hauts. Depuis le temps, j'imagine que je serais en mesure de mieux anticiper. </p><p>J'ai donc pu réintégrer le travail après 5 mois tout juste d'arrêt. Une pause dont j'ai profité pour guérir certaines blessures d'enfance qui entravaient mon bonheur d'adulte. C'est <a href="https://www.blogger.com/u/1/blog/post/edit/preview/713777343483155735/3587875124007172081">grâce à l'EMDR</a> que je peux maintenant dire que je suis plus légère, libérée. Une pause salutaire.</p><p>Mon retour progressif se déroule somme toute bien, mais il est impératif que je gère mes niveaux d'énergie et que je mette mon hygiène de vie et ma routine dodo en priorité. Je sais que si je mange bien, que je limite l'alcool, que je sors prendre une dose d'air frais chaque jour et que je m'autorises une pause d'appareils électroniques le soir, mon sommeil sera facilité et je serai alerte et efficace au travail. </p><p>C'est une synergie de bonnes décisions et de discipline qui font en sorte que je fonctionne malgré mon diagnostic. Chaque choix que je fais affecte mon succès. Des fois ça pèse lourd mais je suis toujours heureuse quand je suis en équilibre. Et en bout de ligne, c'est tout ce qui compte. </p><p>La santé mentale n'est pas linéaire, mais je sais qu'en prenant soin de moi, j'entraîne le mouvement vers le haut, et je suis bien heureuse d'y être enfin parvenue. </p>Nicky Bromowhttp://www.blogger.com/profile/02560293185472891994noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-713777343483155735.post-75863192803377622482021-08-27T11:07:00.000-07:002021-08-27T11:07:38.782-07:00Mets ça dans une boîte<p> Un des outils que m'a apporté ma présente thérapie en EMDR s'appelle la boîte. C'est une technique très simple pour gérer les événements perturbants pour qu'ils n'empêchent pas le bon fonctionnement du patient.</p><p>Toute ma vie, j'ai souffert d'insomnie chronique à sévère qui m'empêchait de bien fonctionner. Actuellement, je suis en arrêt de travail depuis plusieurs mois suite à un épisode d'insomnie sévère qui affectait mes performances au travail ainsi que mes relations interpersonnelles. Pour m'aider à progresser, je savais que je devais changer les habitudes qui me menaient à la rumination, cause de mon insomnie depuis toujours.</p><p>En EMDR, nous revisitons des événements traumatiques du passé afin de les intégrer et de pouvoir poursuivre notre vie sans les symptômes associés aux traumas. Revivre ces événements est intense psychologiquement et il est impératif que ces émotions et perturbations ne nous suivent pas à la sortie du cabinet du thérapeute. D'où l'utilisation de la boîte.</p><p>Il s'agit, très simplement, de visualiser les éléments perturbants, les images associées au trauma, les émotions et tout ce qui peut perturber en lien avec celui-ci, et de les placer mentalement dans une boîte. Dans ma pratique, je scelle la boîte avec un ruban adhésif, et je le place dans une étagère mentale que je me suis créée. Je sais que je reviendrai à ma boîte au moment opportun jusqu'à ce que les perturbations soient traitées et intégrées. Cela me permet de vivre ma vie entre 2 séances sans être affectées par toutes ces émotions.</p><p>Un soir que je ruminais au lit, dans une impasse mentale, j'ai pensé utiliser la boîte pour pouvoir dormir au lieu de m'en faire avec des événements sur lesquels je n'aurais aucun contrôle à ce moment là. J'ai mis les éléments que je ruminais dans ma boîte et je lui ai promis que je la rouvrirais au moment où ce serait pertinent de le faire. Que je ne l'oublierais pas. J'ai dormi paisiblement quelques instants seulement après cet exercice de visualisation. Avais-je trouvé une solution à mon insomnie?</p><p>Depuis cette réalisation, si simple, mais si efficace, je me suis surprise à m'endormir avec facilité plusieurs soirs. Oui, j'avais là une belle solution. Puis, j'ai pensé l'appliquer à l'anxiété dans mes états d'éveil. L'anxiété concerne souvent des pensées en lien avec des événements futurs pour lesquels nous tentons de trouver des solutions dans l'immédiat. Ces pensées anxiogènes ne sont pas utiles au moment où nous les expérimentons, j'ai donc décidé de repousser ces extrapolations jusqu'au moment où celles-ci seraient effectivement utiles. Bingo, encore un truc qui marche!</p><p>Depuis ce temps, je ne cesse de recommander l'exercice de la boîte à mes proches qui expérimentent de l'anxiété. Ce conseil semble fonctionner également dans leur cas! Quel bel outil!</p><p>Avez-vous essayé l'exercice de la boîte? Dans quel contexte pratique pourriez-vous l'appliquer?</p>Nicky Bromowhttp://www.blogger.com/profile/02560293185472891994noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-713777343483155735.post-35878751240071720812021-08-08T13:42:00.003-07:002021-08-08T13:42:39.038-07:00Guérison par l'EMDR<p> Une thérapeute m'a récemment qualifiée de polytraumatisée. Ce terme m'a laissée bouleversée par la prise de conscience de tous ces traumatismes qui ont ponctué mon développement. Elle a suggéré l'approche EMDR, une technique thérapeutique que j'ai explorée plus jeune dans le traitement de syndrome de choc post-traumatique qui avait eu des effets permanents et profondément transformateurs.</p><div><br /></div><div>L'EMDR est une technique plutôt récente qui utilise les mouvements oculaires rapides pour transcender les éléments traumatiques de notre parcours en permettant d'intégrer pleinement ces événements, faisant en sorte que les traumatismes ne soient plus actifs dans le monde émotif du sujet.</div><div><br /></div><div>J'ai fait des recherches auprès de l'ordre des psychologues du Québec pour trouver un thérapeute formé en EMDR dans ma région. J'ai eu la chance de trouver dans un rayon de moins de 10 minutes de marche de mon domicile. </div><div><br /></div><div>J'ai débuté la thérapie il y a environ un mois. L'effet de cette thérapie est comme ouvrir des portes dans l'inconscient du sujet qui fait remonter à la mémoire les événements traumatiques qu'il contient. Chaque porte ouverte est pleinement ressentie et une association d'images vient à l'esprit du sujet alors que le thérapeute le dirige en faisant osciller son regard d'un côté à l'autre. Cette pratique a pour effet de stimuler les 2 émisphères du cerveau. </div><div><br /></div><div>Une affirmation négative envers soi est déterminé pour une série d'événements traumatiques et la pratique convertit cette pensée négative en affirmation positive au fil du traitement. Je ne mérite pas l'amour devient je mérite l'amour, je ne suis pas en contrôle devient je suis sereine et ainsi de suite. </div><div><br /></div><div>Ce qui a été révélateur dans le cadre de mon traitement, c'est le nombre d'événements traumatiques qui sont remontés alors que nous ouvrions les portes de mon subconscient. Nous sommes arrivés rapidement à la croyance "Je ne mérite pas l'amour" qui s'est établie dès ma plus tendre enfance. Cette ouverture sur ma blessure originelle aura, lorsqu'elle sera transcendée, un impact majeur dans mes relations et sur ma qualité de vie. </div><div><br /></div><div>Ouvrir les portes sur les douleurs du passé est difficile et confrontant c'est certain. Ce n'est pas un chemin léger et sans embuches. Cependant, même si parfois la douleur est vive, je garde en tête ce qui viendra après cette série de libérations. La légèreté, le soulagement d'une douleur de vivre que j'ai longtemps portée, et un fondamental sentiment d'avoir ma place dans cette vie. </div><div><br /></div><div>Ce chemin qui est le mien est comme un long tunnel sombre, mais la pratique de l'EMDR me fait miroiter une lumière sublime de l'autre côté du tunnel. Un apaisement, une sérénité. </div><div><br /></div><div>Je parcours mon chemin avec courage, détermination et humilité face à la douleur de mon parcours. Je garde en tête cette part immense de résilience dont j'ai su faire preuve malgré la rudesse de mon parcours. Je me laisse éprouver de la lourdeur face à tout ce qu'il y a à accomplir et je me fais un point d'honneur de me féliciter de faire le travail. </div><div><br /></div><div>Je crois que la guérison de mes blessures profondes aura un impact significatif sur la qualité de ma santé mentale, et cette pause professionnelle que je me suis accordée est l'espace parfait et sécuritaire pour entamer ce chemin de guérison. Je remercie la vie chaque jour d'avoir l'abondance et le soutien pour faire ce travail dans mes profondeurs. </div><div><br /></div><div>Si l'approche de l'EMDR vous a intriguée, je vous invite à vous informer sur la démarche et envisager de contacter l'ordre des psychologues de votre région pour prendre contact avec un thérapeute certifié. C'est un cadeau immense à s'offrir. </div>Nicky Bromowhttp://www.blogger.com/profile/02560293185472891994noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-713777343483155735.post-66012169829468194862021-07-07T09:49:00.004-07:002021-07-07T09:49:51.078-07:00La santé mentale n'est pas linéaire<p> J'en suis au début de mon 3e mois d'arrêt de travail pour insomnie sévère et tous les débalancements que cela a occasionné chez moi. Un petit up, un petit down, mais surtout, une anxiété latente que je tente par tous les moyens de ramener à l'ordre. J'ai recommencé à fumer après 9 ans d'arrêt, c'est dire que je peine à gérer.</p><p>J'ai connu plusieurs années de stabilité depuis mon éveil spirituel et la mise en place de ma pratique matinale de développement personnel. J'ai un emploi stable et très bien rémunéré, j'entretiens des relations saines et épanouissantes, je suis 100% autonome et je prends soin de moi chaque jour. Mais dans ma tête, il y a toujours le spectre de la maladie mentale, ce mental ennemi qui peut pointer son nez à la moindre occasion. </p><p>C'est un sentiment indescriptible de ne pouvoir faire confiance à son esprit. De savoir que, parfois, il m'envoie des messages destructeurs et violents qui peuvent mettre ma vie en péril. C'est aussi une cause de mon anxiété latente et d'un grand besoin de contrôle, de barrières solides et rigides que j'ai érigées avec les années. </p><p>En 2020, je me suis séparée de l'homme qui m'a soutenue durant les longues années de retour à la stabilité. Dans mon monde en constant changement, il était mon roc, mon ancrage, ma seule constance. Pour la première fois de ma vie, j'allais habiter seule, et je ne savais pas si j'en étais capable. </p><p>Changement d'environnement, de travail, une promotion, le décès de mon grand-père, déracinée de ce quartier que j'appelais chez moi, j'étais déboussolée. Mes habitudes de mon ancienne vie, l'alcool, une vie sociale effrénée, la nourriture, ont été mes soupapes de sécurité. J'ai repris le poids que j'avais mis tant d'effort à perdre, une épreuve de plus à mon estime de soi fraîchement bâtie, les fondations pas encore solidifiées. Ce fut une épreuve. Je ne peux pas dire que je m'en sois encore remise.</p><p>Mais ce qui me nuit le plus, outre mon besoin de reprendre le contrôle sur ma consommation, c'est cette anxiété latente qui me pousse à consommer. Quand je décide de prendre action vers l'une de mes dépendances, c'est l'anxiété qui parle. </p><p>Je connais tous les trucs, la méditation, l'exercice physique, l'hygiène de vie, dormir suffisamment, ect ect ect. Je peux sincèrement affirmer que j'utilise ces outils chaque jour. Mes journées commencent chaque matin par 1h30 de méditation, écriture, lecture positive, exercices et affirmations. J'ai une routine du soir pour favoriser le sommeil. Je bouge chaque jour. Je coche toutes les cases de la liste. Il reste que cette anxiété est toujours là et que je n'arrive pas à la calmer.</p><p>Bien sûr j'ai une équipe soignante, thérapeute, travailleur social, psychiatre, n'empêche qu'entre les rencontres, je dois gérer cette anxiété par moi-même et j'avoue que ces jours-ci, j'en arrache.</p><p>J'aimerais terminer sur une note d'espoir, alors je vais simplement dire ceci : il ne peut pas pleuvoir tout le temps. Aujourd'hui c'est plus difficile, mais je sais que c'est possible aussi d'aller mieux. Qu'il y a parfois des meilleures journées. L'important, pour moi, c'est de prendre ça une heure à la fois. Moment par moment, dans le ici maintenant, je peux être un peu bien. </p>Nicky Bromowhttp://www.blogger.com/profile/02560293185472891994noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-713777343483155735.post-47376263205346886732021-06-01T12:26:00.001-07:002021-06-01T12:26:30.418-07:00Rechuter<p><span style="background-color: white; color: #262626; font-family: -apple-system, BlinkMacSystemFont, "Segoe UI", Roboto, Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px;">Hier a été une journée difficile. J'ai pleuré, ressenti de la frustration, exprimé une peur que j'ai si longtemps gardé pour moi... J'ai regardé la lame de mon rasoir de sûreté avec envie, un temps d'arrêt. Et si je pouvais fuir la maladie?</span></p><span style="background-color: white; color: #262626; font-family: -apple-system, BlinkMacSystemFont, "Segoe UI", Roboto, Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px;">La chanson de Tire le coyote m'a tiré des larmes. "Quand ton corps est une cage où l'on enferme la maladie" Un diagnostic lourd, présent, accaparant qui cloue au sol, qui stoppe, souffrant. Une épée de Damocles qui parfois s'abat. Qui est toujours là, comme une ombre qui parfois prend le premier plan, qui prend tout l'espace. Un mental ennemi.</span><br style="background-color: white; color: #262626; font-family: -apple-system, BlinkMacSystemFont, "Segoe UI", Roboto, Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px;" /><br style="background-color: white; color: #262626; font-family: -apple-system, BlinkMacSystemFont, "Segoe UI", Roboto, Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px;" /><span style="background-color: white; color: #262626; font-family: -apple-system, BlinkMacSystemFont, "Segoe UI", Roboto, Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px;">Aujourd'hui, plus légère, plus joyeuse, un long moment d'encrage dans ce parc-safe-space où la nature se déploie en soutien. Gaïa en bas, le ciel et son amour sans borne tout en haut. Mon corps malade ce pont entre les deux. Juste être. Lentement. Sans penser.</span><br style="background-color: white; color: #262626; font-family: -apple-system, BlinkMacSystemFont, "Segoe UI", Roboto, Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px;" /><br style="background-color: white; color: #262626; font-family: -apple-system, BlinkMacSystemFont, "Segoe UI", Roboto, Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px;" /><span style="background-color: white; color: #262626; font-family: -apple-system, BlinkMacSystemFont, "Segoe UI", Roboto, Helvetica, Arial, sans-serif; font-size: 14px;">Ça va bien aller</span>Nicky Bromowhttp://www.blogger.com/profile/02560293185472891994noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-713777343483155735.post-18691327588420507602016-09-06T05:23:00.002-07:002016-09-24T06:10:48.808-07:00Palpitations<div style="text-align: justify;">
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J'ai pas beaucoup d'occasions de parler de ma maladie. Au travail, ils ne savent pas que je suis bipolaire. Je n'en parle pas beaucoup avec mes amis non plus. Heureusement, mon conjoint est là pour m'écouter, mais, l'autre jour, quand je lui ai parlé des palpitations dans ma gorge, je sentais que j'étais sur un chemin miné. </div>
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Je suis (encore) en thérapie en ce moment, et ma psy me parlait des bipolaires et de leur difficulté à gérer les stimulis. Trop de stimulis les propulsent en manie. Tout ce qui affecte les sens, ce sont des stimulis. Les sons, les images, les livres, la musique... Bref, pas mal tout ce qui nous entoure, ce sont des stimulis. Et moi j'ai de la difficulté à les gérer? Wow... je peux bien être fatiguée tout le temps!</div>
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Au fur et à mesure que je suis plus à l'écoute de mes besoins et que je sais mieux reconnaître mes symptômes, j'ai identifié un phénomène qui se produit, je crois, quand je suis en excès de stimulis. C'est une petite palpitation dans ma gorge, comme une fébrilité. Je connais de mieux en mieux cette sensation, et j'ai appris que, dans ces moments, j'ai besoin de calme, de silence, de respirer. </div>
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Ces temps-ci, j'ai expérimenté avec mes médicaments et j'ai arrêté le Seroquel, un médicament très fort qui m'aidait à dormir. Le résultat, c'est que je m'endors tout naturellement le soir, mais il m'arrive de faire de l'insomnie durant la nuit. C'est pour ça que j'étais anxieuse de parler des palpitations à mon conjoint, parce que je savais que ça allait l'inquiéter. Les bipolaires ont besoin de sommeil pour gérer leur santé mentale... </div>
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Mais cette fébrilité, ce n'est pas une manie, c'est loin d'en être une. Cela fait des années que je n'ai pas fait une seule manie et je sais très bien les reconnaître. Non, c'est seulement un état normal de ma maladie, quand j'ai un surplus d'influx externes. Quand je lis quelque chose d'exaltant. Quand j'écoute de la musique très forte ou très rapide. Quand j'ai une conversation très exitante. Quand il y a trop de bruits en même temps. Je pense que je vais toujours vivre cette fébrilité, toute ma vie. Le danger, ce serait de l'alimenter, de l'exacerber, de l'encourager... </div>
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Moi, je ne pense pas que c'est inquiétant, parce que, justement, j'arrive à l'identifier. Non seulement j'y arrive, mais en plus, j'arrive à gérer moi-même ces moments de fébrilité, et j'arrive à me remettre au neutre. Je connais mon corps et je sais ce qui me calme. Maintenant que je me connais mieux, j'arrive à gérer mon état intérieur par des techniques toutes simples, comme la méditation. Est-ce que je peux vous dire que je suis vachement fière d'en être arrivée là? Ma psy dit même qu'un jour, je n'aurai plus besoin de médicaments, parce que j'arriverai moi-même à gérer ma bipolarité. Vous imaginez?</div>
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Je trouve ça difficile d'inquiéter mes proches en leur parlant de ma maladie. Je me sens très choyée de pouvoir en parler ici, sans tabou, sous le couvert de l'anonymat. Merci chers lecteurs, de m'accorder ça. </div>
Nicky Bromowhttp://www.blogger.com/profile/02560293185472891994noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-713777343483155735.post-81290826315307403012016-06-23T12:10:00.002-07:002016-06-23T12:10:31.778-07:00Ce qui a changé
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<span>Quand j'étais jeune, mon père gagnait beaucoup d'argent et c'était normal, bien vu, comme un signe de succès. Alors je voulais moi aussi faire beaucoup d'argent. </span></div>
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<span>Je savais que j'avais beaucoup de potentiel et que, quand j'ai un projet dans la tête, pas grand chose peut m'arrêter. Alors je voyais grand, voitures de luxe, un manoir (oui oui!)</span></div>
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<span>bref, faire des millions de dollars. C'était mon plus grand but dans la vie.</span></div>
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<span><br /></span></div>
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<span>Plus tard, un hasard de la vie a fait que je me suis retrouvée en thérapie et qu'on a abordé la valeur personnelle. Nous avons constaté que ma valeur personnelle était uniquement basée sur mon succès professionnel et sur l'atteinte de cette vie riche que j'avais en tête. Et ça pour moi, c'était un problème. Ça voulait dire que, si je n'avais pas d'emploi, ou si je n'atteignais pas la richesse, je ne valais rien. Quelque chose dans mon for intérieur me criait que ça ne pouvait pas être ça, ma valeur. </span></div>
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<span><br /></span></div>
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<span>Pendant de longs mois, j'ai exploré le fond de moi-même, pour savoir ce que c'était pour moi, ma valeur personnelle. J'ai fait du travail en coaching et ma coach m'a dit : toi dans la vie, tu choisis le bonheur. Des fois c'est aussi simple que ça. Et tout de suite j'ai su que ma valeur personnelle, je n'avais qu'à décider qu'elle était là, emploi ou non. Je ne peux pas définir ma valeur avec des mots, mais je sais que je vaux quelque chose de bien, sans rien faire, sans accomplissements professionnels retentissants, sans devenir millionnaire. </span></div>
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<span><br /></span></div>
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<span>Plus tard, j'ai découvert en lisant un <a href="https://www.amazon.ca/HABITUDES-CEUX-R%C3%89ALISENT-QUILS-ENTREPRENNENT/dp/2290057924/ref=sr_1_1?s=books&ie=UTF8&qid=1466708771&sr=1-1&keywords=les+7+habitudes+de+ceux+qui+r%C3%A9alisent+tout+ce+qu%27ils+entreprennent">livre fantastique</a>, que ma priorité dans la vie, ce n'était pas la richesse monétaire, mais la richesse interpersonnelle. Être là pour mes proches était ma priorité. Et ça a eu un impact majeur sur ma façon de voir la vie. Soudainement, mon idée de manoir et de voiture de luxe n'avait plus d'importance. C'était trivial et même un peu ridicule, comparativement à la richesse d'être bien entourée et d'être aimée comme je suis. </span></div>
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<span><br /></span></div>
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<span>Maintenant, je crois toujours que j'ai un grand potentiel, je ne fixe pas de limite au succès que je pourrais atteindre, mais mes valeurs ont profondément changé. Je ne vise pas la richesse, parce que la richesse, je l'ai déjà. Celle d'avoir des gens que j'aime sur qui compter et pour qui être présente du mieux que je le peux. Et je sais maintenant que je vaux la peine qu'ils m'aiment et de les aimer. C'est ça qui a changé. </span></div>
Nicky Bromowhttp://www.blogger.com/profile/02560293185472891994noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-713777343483155735.post-28661122971358837332016-04-07T08:00:00.000-07:002016-04-07T08:00:08.820-07:00Juste le temps qui passeEn plus d'apprendre à laisser aller, j'ai appris autre chose de ma dernière retraite silencieuse.<br />
<br />
Là bas, j'ai mangé mes repas en silence. Pas de Youtube. Pas de télévision. Juste moi et mon repas. Et j'ai aimé ça! Mon dieu que c'est calme, manger un repas en silence, toute seule, avec comme seule stimulation le goût de mon plat!<br />
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Aux toilettes, silence. Pas de magazine, pas d'Instagram. Faire pipi et penser. Et tu peux en penser des choses pendant que tu fais pipi!<br />
<br />
Et pendant que j'écris, que je dessine, pas de télé. Moi, le papier, le silence. C'est beaucoup plus paisible. C'est tellement reposant...<br />
<br />
Je me rends compte que nous sommes hautement connectés. Il n'y a à peu près pas de moments, dans ma journée, où rien ne se passe. Où je ne suis pas stimulée. À part, bien sûr, les 10 minutes où je médite le matin, parce que ma vie est trop folle et que je ne survis pas sans ce 10 minutes imposé. Où en sommes nous, en tant que société, quand on a même oublié ce que c'est que de s'ennuyer? Quand même aller au petit coin est une excuse pour chatter? Est-ce que ce rythme de vie effrené est nécessaire? Où ça va nous mener? Au bord de l'épuisement, je crois bien...<br />
<br />
Alors moi, c'est décidé. Je ne vais plus attendre d'avoir le temps et l'argent pour faire une retraite silencieuse pour m'accorder un temps de répis. Je vais me donner le droit, le soir, de lire ou d'écrire et de ne faire rien que ça. D'aller au petit coin sans apporter mon cellulaire. De prendre un bain sans faire un selfie de la mousse que j'y ai mis. De manger un repas en silence, toute seule dans ma cuisine, au lieu de devant l'ordi. Et une journée de temps en temps, je vais me déconnecter, complètement. Pas de Facebook, pas de notifications, pas de courriel. Juste le temps qui passe... Juste d'y penser, et je me détends....Nicky Bromowhttp://www.blogger.com/profile/02560293185472891994noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-713777343483155735.post-20168971363402853642016-04-02T08:00:00.000-07:002016-04-02T08:00:00.936-07:00Merci la vie... J'ai fait une nouvelle retraite silencieuse le weekend dernier. J'ai loué un petit appartement dans Rosemont, sur une petite rue familiale et tranquille. Je partais du jeudi au dimanche soir pour faire le point sur certains aspects de ma vie qui me tourmentaient. J'avais une idée précise de ce que j'allais faire là-bas et j'avais bien besoin du silence pour y arriver. Mais des fois, la vie est ce qu'elle est.<br />
<br />
En quittant la maison avec mes bagages dans les bras, j'ai glissé dans les escaliers glacés. En me retenant à la rampe, j'ai éraflé sérieusement deux de mes doigts. J'ai poursuivi mon chemin vers mon Airbnb, et, arrivée là bas, j'ai désinfecté sommairement mes doigts très douloureux.<br />
<br />
Le lendemain matin, à mon réveil, j'ai tout de suite compris que mon annulaire était fracturé. J'ai jonglé avec l'idée de rester tranquillement à l'appartement et à profiter de ma solitude, mais la réalité était tout autre. Je DEVAIS traiter ma blessure et tout de suite. Je suis donc sortie, à 8 heures le matin, à courir les cliniques. J'en ai fait quatre avant de me rendre à l'évidence, Vendredi saint n'est pas une bonne journée pour voir un médecin. À la pharmacie, on m'a vendu une atelle et des anti-inflammatoires. Je suis rentrée sagement dans mon petit logement.<br />
<br />
Durant l'après-midi, alors que j'étais absorbée par mes pensées, j'ai entendu une musique. Un voisin, tout près, pratiquait la guitare. Et je l'entendais un peu trop bien! Ce que je ne savais pas, c'est que sa pratique allait durer plusieurs longues heures... Et au diable le silence!<br />
<br />
Ce qui fait que samedi soir, ayant accompli ce que j'étais venue régler, j'ai décidé d'écourter mon séjour et de rentrer chez moi. En chemin, comble d'ironie, je lisais un livre sur le laisser-aller.... qui est tombé de mon sac entre le métro et chez moi. Je pense que le message est on-ne-peut-plus-clair...<br />
<br />
J'ai une tendance un peu maniaque à ce que tout soit parfait autour de moi. Ce que ce weekend me dit, c'est que je ne peux pas tout contrôler. Je DOIS apprendre à laisser aller. À abandonner à la vie le droit de foutre mes plans en l'air. C'est encore elle qui a le dernier mot, et c'est très bien ainsi. Merci la vie...Nicky Bromowhttp://www.blogger.com/profile/02560293185472891994noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-713777343483155735.post-52743687980111074342016-03-30T14:15:00.000-07:002016-03-30T14:15:56.280-07:00PrémonitionC'est bizarre des fois quand on y pense, comment on ressent les choses... Quand j'étais plus jeune, je n'avais peur de rien, ou presque. En fait j'avais une toute petite phobie de rien du tout, j'avais peur d'être internée dans un hôpital psychiatrique...<br />
<br />
Je pense que ce n'est pas une phobie commune. Les gens ont peur des araignées, des hauteurs, des orages, de conduire en ville... Mais je ne connais absolument personne qui a peur d'être interné. Et qui l'a été... Prémonition?<br />
<br />
Je pense que, depuis mon tout jeune âge, j'avais compris qu'il y avait quelque chose qui ne tournait pas rond chez moi... Même qu'à un certain moment, j'ai dit les mots «maniaco-dépressif» en parlant de mon état d'esprit. Est-ce que c'est possible que la maladie s'est révélée à moi bien avant mon diagnostic? Est-ce que ce sont tous les bipolaires qui ont cette perception d'eux-même? Suis-je particulièrement sensible?<br />
<br />
C'est pour ça que, lorsque le diagnostic est tombé, j'ai pleuré, de joie... Il y avait enfin une explication logique à tout cet émoi. Surtout, il y avait une solution. Ma psychologue dit que ça prend 5 à 10 ans pour un bipolaire pour accepter la maladie et les traitements. Pas moi. J'ai sauté dedans à pieds joints. Oui, la thérapie. Oui les médicaments. Oui les suivis. J'embarque. J'avais probablement une longueur d'avance, parce que je le savais déjà bien avant l'hôpital et l'internement. C'était un soulagement...Nicky Bromowhttp://www.blogger.com/profile/02560293185472891994noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-713777343483155735.post-39757074851312808812016-01-08T04:18:00.000-08:002016-01-08T04:18:36.742-08:00Revue de l'année 2015<div style="text-align: justify;">
J'aime beaucoup faire des bilans. C'est ma façon de regarder le parcours derrière moi et de choisir où je m'en vais. Quand je regarde 2015, je vois une année de progression, d'épanouissement et de croissance personnelle. C'est un beau bilan.</div>
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J'ai commencé l'année en thérapie. J'avais commencé à voir ma psychologue en juin 2014 parce que je vivais une problématique en lien avec un traumatisme passé. J'ai résolu ma problématique, mais ma psychologue a déterré de vieilles douleurs. J'ai compris que je n'avais pas encore bâti ma valeur personnelle à mes yeux. J'ai travaillé avec ma coach afin de trouver une façon de connecter avec ce sentiment crucial qui fait qu'une personne sent qu'elle vaut la peine d'être aimée. Ça a été difficile comme travail, mais je peux maintenant dire que je sens, au plus profond de moi, ce que je vaux comme personne, indépendamment de mon succès professionnel ou financier. Je suis moi et je suis assez. </div>
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J'ai mis fin à ma thérapie vers le mois de février. Je ressentais le besoin maintenant de progresser seule, de faire mon chemin sans intervention externe. Je me sentais prête, je me sentais pleine. </div>
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjuqcn93IZpUG756oUjP-Hymt1LZtbAiw49Vp0Hn2c8CZBJ8S0lv0066RcV2eJxzqv3iHjzN4H3ZcRICIB9VYizXCs-0Ri2IUB_WMIbzGQ4DkIcfFjT56FcJptyidL_So6loqhQd7Yq1yXY/s1600/Tattoo+s%25C3%25A9r%25C3%25A9nit%25C3%25A9.jpg" imageanchor="1" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em; text-align: justify;"><img border="0" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjuqcn93IZpUG756oUjP-Hymt1LZtbAiw49Vp0Hn2c8CZBJ8S0lv0066RcV2eJxzqv3iHjzN4H3ZcRICIB9VYizXCs-0Ri2IUB_WMIbzGQ4DkIcfFjT56FcJptyidL_So6loqhQd7Yq1yXY/s200/Tattoo+s%25C3%25A9r%25C3%25A9nit%25C3%25A9.jpg" width="150" /></a><div style="text-align: justify;">
En avril, j'ai célébré mes 30 ans. Ce moment a été le plus beau de mon année 2015. J'ai senti que je franchissais une étape importante de mon développement, que je faisais maintenant mon entrée dans le monde des adultes. Si un mot caractérisait mon sentiment à cette époque, c'était <i>sérénité</i>. Étrangement, c'est le mot qui est revenu dans presque toutes mes cartes d'anniversaire. Je me suis d'ailleurs fait tatouer le symbole de la sérénité, c'est le cadeau d'anniversaire que m'a offert mon amoureux. </div>
</div>
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À la fin de l'été, j'ai senti quelques difficultés émotives. En 2014, j'ai atteint 50 livres de perdues suite à un travail de longue haleine sur ma santé. Mais en 2015, j'ai repris 25 livres. J'étais dévastée. Mon image personnelle m'affectait beaucoup. Je sentais que j'avais échoué et que j'étais moche et sans volonté. </div>
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Aussi, à cette période, je vivais de grands boulversements à mon travail et j'étais stressée. Mon trouble obsessionnel-compulsif et mon trouble anxieux se sont mis à prendre beaucoup de place dans ma vie. J'ai senti que j'avais besoin d'aide. Je suis allée faire des démarches à mon CLSC pour voir un psychologue. Bien sûr, il y a plusieurs mois d'attente, je n'ai pas eu de suivi en 2015.</div>
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<br /></div>
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En septembre, j'ai fait une retraite silencieuse à l'abbaye Ste-Marie-des-Deux-Montagnes. Je ressentais un grand besoin de m'isoler pour réfléchir à mon parcours et pour imaginer mon avenir. J'ai médité longuement là-bas, à l'ombre des grands chênes, et j'ai eu plusieurs prises de conscience et révélations. Cette aventure s'est révélé un moment charnière de mon développement personnel et j'ai eu l'envie d'écrire un mémoire sur ce que j'ai vécu là-bas. Je complète actuellement le brouillon de mon manuscrit.</div>
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<br /></div>
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L'automne a été difficile au travail et j'ai eu beaucoup de remises en question. Je croyais quitter mon emploi mais étonnament, mes nouvelles conditions de travail sont beaucoup plus intéressantes que précédemment et mes employeurs m'ont fait preuve d'une grande reconnaissance pour mon travail. Je suis maintenant plus motivée que jamais au sein de mes fonctions.</div>
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<br /></div>
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Au début novembre, j'ai vécu un grand drame qui m'a secouée très fortement. Edward, mon compagnon félin des 9 dernières années, est décédé subitement. J'étais très attachée à Edward, il s'agit du premier être vivant à qui j'ai promis de l'aimer sans conditions et de lui faire une place dans ma vie. Je dis souvent qu'apprendre à aimer Edward m'a permis d'être prête à faire de la place pour un homme dans ma vie. Cette petite boule de poils a fait ressortir le meilleur de moi-même, et c'est ce que je veux garder en souvenir de lui. J'ai traversé cette épreuve d'une nouvelle façon pour moi. Avant, je gardais mes émotions enfouies au plus profond de moi, refusant de les vivre, de peur d'être envahie par elles. Cette fois-ci, j'ai décidé de vivre pleinement la douleur de sa perte. J'ai pleuré toutes les larmes de mon corps, j'ai parlé à mes proches de mes émotions, je les ai écrites. J'ai mis des photos d'Edward partout près de moi, pour me souvenir, mais aussi pour ne pas oublier que je devais vivre mon deuil maintenant, pour ne pas le trainer comme un boulet pendant des années. Je suis heureuse d'avoir fait ça de cette manière. Je peux dire maintenant que j'ai fait mon deuil et qu'il ne me reste que les beaux souvenirs, et cette petite nostalgie qui ne me quittera probablement pas. </div>
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À la fin de l'automne, de grands problèmes de digestion m'ont amené à faire plusieurs tests de santé et à revoir mon alimentation. J'ai recommencé à perdre du poids et à bien manger et mon image de soi s'est immédiatement transformée. Je me trouve belle, resplendissante, et je vois que les gens autour de moi ont perçu ce changement dans mon estime de soi et dans ma confiance. </div>
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<br /></div>
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J'ai terminé l'année en revisitant les événements qui ont marqué 2015 et à revoir mes priorités. J'ai évalué les différentes sphères de ma vie et j'ai constaté que c'est vraiment ma santé qui a le plus besoin d'efforts, alors je vais en faire mon thème pour 2016. </div>
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg_naU-M2wSTjXq7rJSmZDXXJ_CilGlq8wkEHbchu60F6vbumksqNT5kxkBuBwcUdsitgNgcA3qxXuGj8-UqPYHO5AelOZb0NV-XtVzjGPuQuqLdC_suoNSAAnV77sAeOPAWqjt6GmP8a3a/s1600/Wheel+of+life+2015.jpg" imageanchor="1"><img border="0" height="316" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg_naU-M2wSTjXq7rJSmZDXXJ_CilGlq8wkEHbchu60F6vbumksqNT5kxkBuBwcUdsitgNgcA3qxXuGj8-UqPYHO5AelOZb0NV-XtVzjGPuQuqLdC_suoNSAAnV77sAeOPAWqjt6GmP8a3a/s320/Wheel+of+life+2015.jpg" width="320" /></a></div>
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Nous venons tout juste de commencer l'année, je commence ma thérapie au CLSC la semaine prochaine et je compte faire de 2016 le prolongement de cette belle croissance amorcée en 2015. Je suis pleine d'enthousiasme et j'ai hâte de faire de nouvelles découvertes sur moi-même, d'apprendre encore plus à me connaître et à me développer. </div>
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Merci de me lire, à très bientôt. </div>
Nicky Bromowhttp://www.blogger.com/profile/02560293185472891994noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-713777343483155735.post-20614302793819537392015-11-17T09:00:00.000-08:002015-11-17T09:00:14.465-08:00L'explosion de l'ego<div style="text-align: justify;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg-PdkUEh35XfnBDNXsN56yii6BSULJCkSkdSlI9MOGI-BX8egVvin9b3TdsnofHz0pYAMc3ocr5I8AI99eBYFWu3CXIOk5UPmbw3DxreMaFlDvQ1Tc9JmZbRRgJueC34QZLdSOIW1pldVq/s1600/41XhFsjCNML._SX330_BO1%252C204%252C203%252C200_.jpg" imageanchor="1" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg-PdkUEh35XfnBDNXsN56yii6BSULJCkSkdSlI9MOGI-BX8egVvin9b3TdsnofHz0pYAMc3ocr5I8AI99eBYFWu3CXIOk5UPmbw3DxreMaFlDvQ1Tc9JmZbRRgJueC34QZLdSOIW1pldVq/s200/41XhFsjCNML._SX330_BO1%252C204%252C203%252C200_.jpg" width="132" /></a>Dernièrement, je lis beaucoup à propos de l'ego. Je termine bientôt un livre écrit par Eckhart Tolle, <span style="line-height: 1.255;">Nouvelle Terre: L'avènement de la conscience humaine. Ce livre parle de l'ego de l'homme et de comment s'en dissocier pour trouver qui nous sommes vraiment. </span></div>
<h2 class="a-size-medium a-color-null s-inline s-access-title a-text-normal" style="box-sizing: border-box; display: inline; font-weight: 400 !important; line-height: 1.255 !important; margin: 0px; padding: 0px; text-rendering: optimizeLegibility;">
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<span style="font-size: small;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: small;">Il faut d'abord savoir que l'ego, c'est cette partie de nous à laquelle nous nous identifions quand nous pensons à soi. Dans mon cas, ce peut être «je suis une jeune femme bipolaire qui aime lire et cuisiner». Ce peut être bien d'autres choses, telles que «je suis grosse et je n'arrive pas à perdre du poids.» Ou encore « je suis particulièrement bonne dans les tâches administratives et je peux atteindre n'importe quel objectif que je me fixe.» Mais l'ego, c'est uniquement une interprétation que nous nous faisons de nous-même. Ce n'est pas qui nous sommes. L'ego, ce sont les pensées auxquelles nous nous identifions. </span></div>
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<span style="font-size: small;"><br /></span></div>
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<span style="font-size: small;">Apprendre sur l'ego m'a fait penser à quelque chose. Quand j'étais en manie, j'ai l'impression que ces pensées s'amplifiaient. Tout d'abord, une manie, c'est une avalanches de pensées très rapides et incessantes, et je crois que ces pensées sur moi-même prenaient une amplitude démesurée dans ces moments. Je me souviens d'une nuit sans sommeil où j'ai écrit une description très peu reluisante de qui je suis. Tous mes défauts, je les ai écrit cette nuit-là et j'ai intitulé mon texte «qui je suis». Je vous épargne les détails... À d'autres moments, durant d'autres manies, j'avais l'impression que j'étais invincible. Que j'avais toutes les qualités et que je pouvais réussir n'importe quoi. J'étais <i>on top of the world. </i>Donc pour moi, une manie, c'est une sorte d'explosion de l'ego. Une amplification démesurée de ce que je pense que je suis. C'est intéressant non? Je n'y avais jamais pensé!</span></div>
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<span style="font-size: small;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: small;">Heureusement, la médication m'aide à ne pas retourner dans cet état amplifié, mais l'ego est toujours présent, dans de moindres proportions. En fait, on a tous un ego. Eckhart Tolle dans son livre nous explique que nous pouvons dissoudre notre ego en étant présent. Selon lui, nous sommes réellement celui qui observe l'ego, celui qui est conscient de ses pensées, qui sait que ses pensées ne sont pas lui. Chaque fois que nous observons notre ego à travers ces yeux, il diminue, et nous sommes de plus en plus proche de notre essence. C'est vraiment passionnant!</span></div>
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Nicky Bromowhttp://www.blogger.com/profile/02560293185472891994noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-713777343483155735.post-59934338713879902572015-11-13T08:36:00.000-08:002015-11-13T08:36:02.759-08:00Nouvelle étape dans mon traitement<div style="text-align: justify;">
C'est officiel! J'ai enfin atteint la dose minimale d'antipsychotiques, après plus de 5 ans avec la </div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
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médication. J'ai tellement l'impression que ça va bien! Mon humeur est égale, je suis calme et je réagis bien aux changements et aux événements difficiles, comme <a href="http://insignifiances-nickyb.blogspot.ca/2015/11/le-deuil.html" target="_blank">la perte de mon minou adoré</a>. </div>
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg1PTWaotLRWLPoKyIQ02iAfcstLbSOv0przGzkW0TVJAep_40J1amgc1vAoUl7QtCIuvFDPlh0BdwzY9FxFTJtMXprWjGYJ1m9VN7YHASDXHAzuUjot3AIhjGvLiIcRPuY5m6WUkM8G7bE/s1600/balance.jpg" imageanchor="1" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" height="132" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg1PTWaotLRWLPoKyIQ02iAfcstLbSOv0przGzkW0TVJAep_40J1amgc1vAoUl7QtCIuvFDPlh0BdwzY9FxFTJtMXprWjGYJ1m9VN7YHASDXHAzuUjot3AIhjGvLiIcRPuY5m6WUkM8G7bE/s200/balance.jpg" width="200" /></a></div>
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Je sais que la médication est nécessaire à ma santé mentale, parce que la bipolarité, si elle n'est pas traitée, nuit beaucoup à une vie saine. Je n'associe pas ma stabilité uniquement aux médicaments, mais à tout ce que je fais autour pour me maintenir. Dans la gestion de mon anxiété, la méditation a été ma plus grande alliée. J'ai appris à créer de l'espace autour de mes pensées et à générer cette paix intérieure qui m'habite presque tout le temps maintenant. Je pratique la méditation tous les matins et quelques fois le soir.Depuis, mes proches ont vu une grande amélioration dans ma gestion du stress. Je suis plus zen et plus heureuse. </div>
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Aussi, le respect de mon hygiène de vie m'a beaucoup aidé à devenir plus stable. C'est certains que mes proches souhaiteraient que je veille plus tard le soir, mais pour moi, respecter mon heure de coucher me permet de garder un équilibre qui pourrait être précaire. Mes plus grandes manies survenaient alors que je manquais de sommeil, j'en fais donc la pierre angulaire de ma santé mentale.</div>
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Quand j'ai demandé à mon médecin de réduire ma dose, la première question qu'elle m'a posé est si je suis toujours en couple avec mon amoureux. En effet, mon chéri était là à l'époque où je n'étais pas encore diagnostiquée, il a vu mes manies et a vécu ma psychose de très près. Il m'a soutenu dans ma grande période de dépression. Il est donc à même de reconnaître mes symptômes et de réagir si la baisse de médication me déstabilise. Je suis tellement chanceuse que mon chéri s'implique dans mon traitement! Je crois que, s'il n'avait pas été avec moi, mon médecin n'aurait pas diminué ma dose de peur que je ne me vois pas aller. </div>
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On a changé mon zeldox jeudi dernier. Nous sommes mardi et je n'ai aucun symptôme. Je suis toujours calme, je dors bien, mon moral est bon. C'est soulageant! J'ai l'impression d'avoir atteint une nouvelle étape de mon traitement, l'étape du «ça va bien pour vrai»!</div>
Nicky Bromowhttp://www.blogger.com/profile/02560293185472891994noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-713777343483155735.post-61919365727419162342015-11-10T07:28:00.001-08:002015-11-10T07:56:29.196-08:00Le Deuil<div style="text-align: justify;">
La semaine dernière, un drame inattendu a bouleversé ma maisonnée. Mon compagnon de toujours, mon beau Edward, nous a quitté après avoir souffert d'une insuffisance de son foie. Le moins qu'on puisse dire est que son décès n'était pas prévu. Et ça m'a frappé fort.</div>
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Edward est dans ma vie depuis 9 ans. Il est né chez moi, nous avons toujours été ensemble. Je l'aimais d'un amour de mère, avec tendresse et affection, et j'aurais déplacé mers et mondes pour son bien-être. J'ai découvert une douleur que je ne savais pas possible. En perdant Edward, j'ai rapidement eu l'impression qu'on m'avait coupé un bras ou une jambe. Il me manque un morceau. Ma peine est immense.</div>
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J'ai été inquiète les premières journées, parce que je me sentais dériver dans la tristesse. Une grande lassitude m'a envahie et mes bonnes habitudes ont rapidement pris le bord. Je n'avais envie de rien, sinon de ne pas être seule, et de parler encore et encore d'Edward et de ce que son départ m'a fait ressentir. Mais j'ai aussi tenté de fuir ma douleur. J'ai rapidement sauté les images de félins sur mon écran d'ordinateur. Je me suis levée tard le matin, pour ne pas ressentir le manque de sa présence pendant ma routine matinale. J'ai tenté de ne pas faire face à mon chagrin, parce que j'ai peur d'être entraînée vers la dépression, ce qui serait facile pour moi, considérant ma maladie.</div>
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Je crois que c'est normal que je tente de fuir, j'ai toujours eu du mal à faire face à mes émotions, probablement parce que je les ressens amplifiées. Mais vivre la douleur du départ d'Edward, c'est un passage obligé si je veux faire mon deuil. Si j'ignore mon mal, il demeurera en moi, même si je ne le vois pas. Je dois apprivoiser ces sentiments qui m'habitent et leur faire une place. <i>The only way out is through. </i></div>
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Heureusement, quelques journées ont passé depuis son départ. J'ai dit et écrit tout ce qui m'habite, ma détresse, le grand vide qu'il me laisse, et je me sens mieux. La tristesse a laissé place à la nostalgie. Celle-là va sûrement demeurer longtemps mais je me sens forte et capable de passer au travers. </div>
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Je vous laisse sur ces quelques images de mon chat adoré, celui qui m'a offert tant de bonheur et d'amour. Vivre mon deuil, c'est aussi célébrer les moments de joie que nous avons eu, les chérir au plus profond de moi. Avec tout mon amour.</div>
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhMqCVJvBxxhI0W0TzZYN_5zRmYtz-me_VoX0J2WQpcpi95jK31Rv1IoSam9eXyWHBi6BpUc1FFtpFC1h5fwj7KsoP13N1WbaM4VBg4wk-E3VK25sQR9BjjMRvkHMSMDI_MgvziAs2s1fLd/s1600/Untitled+design+%25281%2529.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhMqCVJvBxxhI0W0TzZYN_5zRmYtz-me_VoX0J2WQpcpi95jK31Rv1IoSam9eXyWHBi6BpUc1FFtpFC1h5fwj7KsoP13N1WbaM4VBg4wk-E3VK25sQR9BjjMRvkHMSMDI_MgvziAs2s1fLd/s640/Untitled+design+%25281%2529.jpg" width="640" /></a></div>
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Il était beau n'est-ce pas?</div>
<br />Nicky Bromowhttp://www.blogger.com/profile/02560293185472891994noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-713777343483155735.post-77420746575569255202015-10-09T15:02:00.000-07:002015-10-09T15:02:04.176-07:00Vouloir s'améliorer Cette semaine j'ai fait deux bourdes dans le même meeting. J'ai dit des choses, du tac au tac, sans penser aux conséquences, et j'ai affecté mon image et celle de mon patron. Le lendemain, mon patron m'a fait la morale doucement, avec compassion, mais je sais bien que j'ai des choses à améliorer. Et d'habitude, j'ai toute la volonté du monde de m'améliorer et de travailler sur moi-même, mais, dans cet instant, j'ai senti peser le poids de toute mon imperfection, tout d'un coup. Je me suis sentie surpassée par tout le travail que j'aurai à faire sur moi-même durant ma vie. Je me suis dit que je n'aurai jamais terminé et j'ai senti ça comme insurmontable.<br />
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Une fois la vague passée, j'ai pensé à cette émotion qui m'avait envahie. Puis j'ai pensé<br />
à ce courriel que j'ai envoyé à mes proches il y a un mois. Je leur ai tous demandé de me nommer 3 choses que j'avais à améliorer pour être une meilleure amie, fille, humaine. Et j'ai repensé aux réponses de mes proches. On a tous des choses à ameliorer, ce qu'ils m'ont nommé sont des petites choses, mais ils m'ont tous dit que je suis quelqu'un de bien, qui justement, pense à s'améliorer et à être bonne pour ses proches.<br />
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C'est bon de savoir qu'on a fait des erreurs et qu'on peut bâtir sur elles pour faire de nous quelqu'un de meilleur. Mais c'est bon aussi de se rappeler que dans le fond, on n'est pas si pire déjà...Nicky Bromowhttp://www.blogger.com/profile/02560293185472891994noreply@blogger.com0