vendredi 11 février 2011

Ça tournait dans ma tête

J'adore le vendredi, c'est une soirée spéciale, sacrée pour Frank et moi, qu'on doit passer en amoureux. On se fait une bonne bouffe, on se loue un film, on se colle, c'est NOTRE soirée. Cette semaine, c'était soirée Tacos! au grand bonheur de mon amoureux. J'ai reçu mon cadeau de St-Valentin, la plus grosse boîte de chocolats qu'il a pu trouver, on s'est bien bourré la face.
On a écouté un documentaire que ma mère a suggéré dans son dernier message, qui s'appelle Ça tournait dans ma tête. C'est une jeune femme bipolaire qui raconte, par ses dessins et ses poèmes, les difficultés que lui font vivre sa maladie. J'ai trouvé ça difficile à regarder, parce qu'elle me fait beaucoup penser à moi. Ce qui m'a surtout marqué, c'est quand elle parle qu'elle s'ennuye d'elle, parce que les médicaments la font se sentir quelqu'un d'autre. Elle dit aussi que c'est en phase maniaque qu'elle a le plus de créativité et que ça lui manque. C'est comme ça que je me sens depuis que j'ai commencé la médication, j'ai toujours été très créative, je faisais du dessin, de la peinture, j'écrivais un roman, j'avais toujours plein de choses à raconter, mais surtout en manie, je débordais littéralement d'idées et de nouveaux projets. Depuis que je suis traitée, je suis amorphe, je n'ai pas d'imagination, je me sens vide. J'ai peur que cette partie de moi créatrice soit à jamais perdu en dessous de toutes les pillules que je prends. Mais je n'arrêterai pas de les prendre, parce que la dépression et la manie sont très nocives pour les relations interpersonnelles et le travail. Si je veux vivre une vie normale, j'ai l'impression que je dois faire un deuil de cette partie de moi. J'ai peur aussi, peur de retomber, de refaire une dépression, de perdre mon amoureux parce que je suis malade, de retourner à l'hôpital psychiatrique. Je ne me fais pas d'illusions, je sais bien que je ferai des rechutes au cours de ma vie, mais je dois faire confiance, à moi-même, au Dr. Todorov et à mon fiancé, je dois croire que le pire est derrière moi et je dois continuer. 

Le film, je vous conseille de l'écouter, si vous voulez comprendre ce que je vis quand ça va pas bien. Ça dure seulement vingt minutes, vingt minutes bien investies en cette semaine de la santé mentale. Ça amène un message d'espoir qui fait du bien.

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