Mon merveilleux mari et moi! |
vendredi 26 novembre 2021
Mono Solo
vendredi 5 novembre 2021
Une autre crise de passée
5 mois d'arrêt de travail. Des milliers de dollars en thérapie. Une autre crise de passée.
J'écrivais plus tôt cette année que la santé mentale n'est pas linéaire. C'est plutôt comme une roue de fortune. Chaque haut, chaque bas, est cyclique. C'est comme une roue de fortune parce qu'on ne sait jamais sur quelle phase on va tomber. Les hauts sont exaltants, les bas, anéantissants, mais la roue finit toujours par tourner.
J'ai pris congé de mon travail au début mai, pour insomnie chronique sévère. L'insomnie pour une personne bipolaire a souvent pour effet de provoquer une hypomanie; un flots de pensées incontrôlables, de la logorrhée verbale, un déséquilibre qui, si on n'y porte pas attention, peut mener à la manie ou à la psychose. Je connais les signes, l'insomnie a toujours été mon talon d'Achille. Et le sommeil, la pierre angulaire de ma santé mentale.
Ce cher Dr. Todorov a bien tenté de m'offrir la panoplie de somnifères disponible sur le marché, avec moi, ça ne fonctionne pas. Étant trop sensible aux molécules, je me retrouve souvent plus déséquilibrée qu'avant la thérapie médicamenteuse. J'ai décidé cette fois de traiter non pas le symptôme, mais la cause de mon insomnie.
Ce qui m'a le plus aidé, c'est la thérapie cognitivo-comportementale contre l'insomnie, que j'ai appliquée moi-même sans soutien d'un thérapeute. J'ai simplement lu tout ce que je pouvais trouver sur le sujet et j'ai appliqué les principes très simples dans mon hygiène de vie.
Je ne dirais pas que l'insomnie est chose du passé, mais avec l'accord de mes patrons et une réorganisation de mon horaire de travail, j'arrive, malgré les nuits difficiles, à dormir entre 7 et 8h sur une base régulière. Quand je dors, tout s'améliore.
L'hypomanie s'est rapidement résorbée grâce à l'ajustement de mes doses d'antipsychotiques. S'en est suivi le retour du balancier habituel, une période dépressive suivant le high de l'hypomanie. Encore là, on ajuste la dose et l'équilibre revient. La bipolarité, comme la roue de fortune, comporte ses hauts et ses bas. Ce qui me surprends, c'est d'encore m'étonner quand les bas suivent les hauts. Depuis le temps, j'imagine que je serais en mesure de mieux anticiper.
J'ai donc pu réintégrer le travail après 5 mois tout juste d'arrêt. Une pause dont j'ai profité pour guérir certaines blessures d'enfance qui entravaient mon bonheur d'adulte. C'est grâce à l'EMDR que je peux maintenant dire que je suis plus légère, libérée. Une pause salutaire.
Mon retour progressif se déroule somme toute bien, mais il est impératif que je gère mes niveaux d'énergie et que je mette mon hygiène de vie et ma routine dodo en priorité. Je sais que si je mange bien, que je limite l'alcool, que je sors prendre une dose d'air frais chaque jour et que je m'autorises une pause d'appareils électroniques le soir, mon sommeil sera facilité et je serai alerte et efficace au travail.
C'est une synergie de bonnes décisions et de discipline qui font en sorte que je fonctionne malgré mon diagnostic. Chaque choix que je fais affecte mon succès. Des fois ça pèse lourd mais je suis toujours heureuse quand je suis en équilibre. Et en bout de ligne, c'est tout ce qui compte.
La santé mentale n'est pas linéaire, mais je sais qu'en prenant soin de moi, j'entraîne le mouvement vers le haut, et je suis bien heureuse d'y être enfin parvenue.
vendredi 27 août 2021
Mets ça dans une boîte
Un des outils que m'a apporté ma présente thérapie en EMDR s'appelle la boîte. C'est une technique très simple pour gérer les événements perturbants pour qu'ils n'empêchent pas le bon fonctionnement du patient.
Toute ma vie, j'ai souffert d'insomnie chronique à sévère qui m'empêchait de bien fonctionner. Actuellement, je suis en arrêt de travail depuis plusieurs mois suite à un épisode d'insomnie sévère qui affectait mes performances au travail ainsi que mes relations interpersonnelles. Pour m'aider à progresser, je savais que je devais changer les habitudes qui me menaient à la rumination, cause de mon insomnie depuis toujours.
En EMDR, nous revisitons des événements traumatiques du passé afin de les intégrer et de pouvoir poursuivre notre vie sans les symptômes associés aux traumas. Revivre ces événements est intense psychologiquement et il est impératif que ces émotions et perturbations ne nous suivent pas à la sortie du cabinet du thérapeute. D'où l'utilisation de la boîte.
Il s'agit, très simplement, de visualiser les éléments perturbants, les images associées au trauma, les émotions et tout ce qui peut perturber en lien avec celui-ci, et de les placer mentalement dans une boîte. Dans ma pratique, je scelle la boîte avec un ruban adhésif, et je le place dans une étagère mentale que je me suis créée. Je sais que je reviendrai à ma boîte au moment opportun jusqu'à ce que les perturbations soient traitées et intégrées. Cela me permet de vivre ma vie entre 2 séances sans être affectées par toutes ces émotions.
Un soir que je ruminais au lit, dans une impasse mentale, j'ai pensé utiliser la boîte pour pouvoir dormir au lieu de m'en faire avec des événements sur lesquels je n'aurais aucun contrôle à ce moment là. J'ai mis les éléments que je ruminais dans ma boîte et je lui ai promis que je la rouvrirais au moment où ce serait pertinent de le faire. Que je ne l'oublierais pas. J'ai dormi paisiblement quelques instants seulement après cet exercice de visualisation. Avais-je trouvé une solution à mon insomnie?
Depuis cette réalisation, si simple, mais si efficace, je me suis surprise à m'endormir avec facilité plusieurs soirs. Oui, j'avais là une belle solution. Puis, j'ai pensé l'appliquer à l'anxiété dans mes états d'éveil. L'anxiété concerne souvent des pensées en lien avec des événements futurs pour lesquels nous tentons de trouver des solutions dans l'immédiat. Ces pensées anxiogènes ne sont pas utiles au moment où nous les expérimentons, j'ai donc décidé de repousser ces extrapolations jusqu'au moment où celles-ci seraient effectivement utiles. Bingo, encore un truc qui marche!
Depuis ce temps, je ne cesse de recommander l'exercice de la boîte à mes proches qui expérimentent de l'anxiété. Ce conseil semble fonctionner également dans leur cas! Quel bel outil!
Avez-vous essayé l'exercice de la boîte? Dans quel contexte pratique pourriez-vous l'appliquer?
dimanche 8 août 2021
Guérison par l'EMDR
Une thérapeute m'a récemment qualifiée de polytraumatisée. Ce terme m'a laissée bouleversée par la prise de conscience de tous ces traumatismes qui ont ponctué mon développement. Elle a suggéré l'approche EMDR, une technique thérapeutique que j'ai explorée plus jeune dans le traitement de syndrome de choc post-traumatique qui avait eu des effets permanents et profondément transformateurs.
mercredi 7 juillet 2021
La santé mentale n'est pas linéaire
J'en suis au début de mon 3e mois d'arrêt de travail pour insomnie sévère et tous les débalancements que cela a occasionné chez moi. Un petit up, un petit down, mais surtout, une anxiété latente que je tente par tous les moyens de ramener à l'ordre. J'ai recommencé à fumer après 9 ans d'arrêt, c'est dire que je peine à gérer.
J'ai connu plusieurs années de stabilité depuis mon éveil spirituel et la mise en place de ma pratique matinale de développement personnel. J'ai un emploi stable et très bien rémunéré, j'entretiens des relations saines et épanouissantes, je suis 100% autonome et je prends soin de moi chaque jour. Mais dans ma tête, il y a toujours le spectre de la maladie mentale, ce mental ennemi qui peut pointer son nez à la moindre occasion.
C'est un sentiment indescriptible de ne pouvoir faire confiance à son esprit. De savoir que, parfois, il m'envoie des messages destructeurs et violents qui peuvent mettre ma vie en péril. C'est aussi une cause de mon anxiété latente et d'un grand besoin de contrôle, de barrières solides et rigides que j'ai érigées avec les années.
En 2020, je me suis séparée de l'homme qui m'a soutenue durant les longues années de retour à la stabilité. Dans mon monde en constant changement, il était mon roc, mon ancrage, ma seule constance. Pour la première fois de ma vie, j'allais habiter seule, et je ne savais pas si j'en étais capable.
Changement d'environnement, de travail, une promotion, le décès de mon grand-père, déracinée de ce quartier que j'appelais chez moi, j'étais déboussolée. Mes habitudes de mon ancienne vie, l'alcool, une vie sociale effrénée, la nourriture, ont été mes soupapes de sécurité. J'ai repris le poids que j'avais mis tant d'effort à perdre, une épreuve de plus à mon estime de soi fraîchement bâtie, les fondations pas encore solidifiées. Ce fut une épreuve. Je ne peux pas dire que je m'en sois encore remise.
Mais ce qui me nuit le plus, outre mon besoin de reprendre le contrôle sur ma consommation, c'est cette anxiété latente qui me pousse à consommer. Quand je décide de prendre action vers l'une de mes dépendances, c'est l'anxiété qui parle.
Je connais tous les trucs, la méditation, l'exercice physique, l'hygiène de vie, dormir suffisamment, ect ect ect. Je peux sincèrement affirmer que j'utilise ces outils chaque jour. Mes journées commencent chaque matin par 1h30 de méditation, écriture, lecture positive, exercices et affirmations. J'ai une routine du soir pour favoriser le sommeil. Je bouge chaque jour. Je coche toutes les cases de la liste. Il reste que cette anxiété est toujours là et que je n'arrive pas à la calmer.
Bien sûr j'ai une équipe soignante, thérapeute, travailleur social, psychiatre, n'empêche qu'entre les rencontres, je dois gérer cette anxiété par moi-même et j'avoue que ces jours-ci, j'en arrache.
J'aimerais terminer sur une note d'espoir, alors je vais simplement dire ceci : il ne peut pas pleuvoir tout le temps. Aujourd'hui c'est plus difficile, mais je sais que c'est possible aussi d'aller mieux. Qu'il y a parfois des meilleures journées. L'important, pour moi, c'est de prendre ça une heure à la fois. Moment par moment, dans le ici maintenant, je peux être un peu bien.
mardi 1 juin 2021
Rechuter
Hier a été une journée difficile. J'ai pleuré, ressenti de la frustration, exprimé une peur que j'ai si longtemps gardé pour moi... J'ai regardé la lame de mon rasoir de sûreté avec envie, un temps d'arrêt. Et si je pouvais fuir la maladie?
La chanson de Tire le coyote m'a tiré des larmes. "Quand ton corps est une cage où l'on enferme la maladie" Un diagnostic lourd, présent, accaparant qui cloue au sol, qui stoppe, souffrant. Une épée de Damocles qui parfois s'abat. Qui est toujours là, comme une ombre qui parfois prend le premier plan, qui prend tout l'espace. Un mental ennemi.Aujourd'hui, plus légère, plus joyeuse, un long moment d'encrage dans ce parc-safe-space où la nature se déploie en soutien. Gaïa en bas, le ciel et son amour sans borne tout en haut. Mon corps malade ce pont entre les deux. Juste être. Lentement. Sans penser.
Ça va bien aller