5 mois d'arrêt de travail. Des milliers de dollars en thérapie. Une autre crise de passée.
J'écrivais plus tôt cette année que la santé mentale n'est pas linéaire. C'est plutôt comme une roue de fortune. Chaque haut, chaque bas, est cyclique. C'est comme une roue de fortune parce qu'on ne sait jamais sur quelle phase on va tomber. Les hauts sont exaltants, les bas, anéantissants, mais la roue finit toujours par tourner.
J'ai pris congé de mon travail au début mai, pour insomnie chronique sévère. L'insomnie pour une personne bipolaire a souvent pour effet de provoquer une hypomanie; un flots de pensées incontrôlables, de la logorrhée verbale, un déséquilibre qui, si on n'y porte pas attention, peut mener à la manie ou à la psychose. Je connais les signes, l'insomnie a toujours été mon talon d'Achille. Et le sommeil, la pierre angulaire de ma santé mentale.
Ce cher Dr. Todorov a bien tenté de m'offrir la panoplie de somnifères disponible sur le marché, avec moi, ça ne fonctionne pas. Étant trop sensible aux molécules, je me retrouve souvent plus déséquilibrée qu'avant la thérapie médicamenteuse. J'ai décidé cette fois de traiter non pas le symptôme, mais la cause de mon insomnie.
Ce qui m'a le plus aidé, c'est la thérapie cognitivo-comportementale contre l'insomnie, que j'ai appliquée moi-même sans soutien d'un thérapeute. J'ai simplement lu tout ce que je pouvais trouver sur le sujet et j'ai appliqué les principes très simples dans mon hygiène de vie.
Je ne dirais pas que l'insomnie est chose du passé, mais avec l'accord de mes patrons et une réorganisation de mon horaire de travail, j'arrive, malgré les nuits difficiles, à dormir entre 7 et 8h sur une base régulière. Quand je dors, tout s'améliore.
L'hypomanie s'est rapidement résorbée grâce à l'ajustement de mes doses d'antipsychotiques. S'en est suivi le retour du balancier habituel, une période dépressive suivant le high de l'hypomanie. Encore là, on ajuste la dose et l'équilibre revient. La bipolarité, comme la roue de fortune, comporte ses hauts et ses bas. Ce qui me surprends, c'est d'encore m'étonner quand les bas suivent les hauts. Depuis le temps, j'imagine que je serais en mesure de mieux anticiper.
J'ai donc pu réintégrer le travail après 5 mois tout juste d'arrêt. Une pause dont j'ai profité pour guérir certaines blessures d'enfance qui entravaient mon bonheur d'adulte. C'est grâce à l'EMDR que je peux maintenant dire que je suis plus légère, libérée. Une pause salutaire.
Mon retour progressif se déroule somme toute bien, mais il est impératif que je gère mes niveaux d'énergie et que je mette mon hygiène de vie et ma routine dodo en priorité. Je sais que si je mange bien, que je limite l'alcool, que je sors prendre une dose d'air frais chaque jour et que je m'autorises une pause d'appareils électroniques le soir, mon sommeil sera facilité et je serai alerte et efficace au travail.
C'est une synergie de bonnes décisions et de discipline qui font en sorte que je fonctionne malgré mon diagnostic. Chaque choix que je fais affecte mon succès. Des fois ça pèse lourd mais je suis toujours heureuse quand je suis en équilibre. Et en bout de ligne, c'est tout ce qui compte.
La santé mentale n'est pas linéaire, mais je sais qu'en prenant soin de moi, j'entraîne le mouvement vers le haut, et je suis bien heureuse d'y être enfin parvenue.
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