vendredi 28 octobre 2011

Il n'est jamais trop tard pour agir

Malgré tout, je l'ai eu facile, moi. Quand j'ai fait ma psychose, je suis rentrée à l'hôpital psychiatrique, on m'a prise en charge, j'ai vu un psychiatre et je suis rentrée dans la machine. Je n'ai pas attendu, tout s'est fait tout seul. Et quand j'ai eu besoin de voir un psychologue, j'ai été référée par Dr. Todorov et maintenant je vois Jean Grégoire, gratuitement, payé par le gouvernement. Je vous le dit, je suis chanceuse dans ma malchance. Tout le monde n'a pas cette chance.

Je vous raconte aujourd'hui l'histoire de mon ami Étienne, qui fait actuellement des démarches pour obtenir un diagnostic en santé mentale. Pourquoi je vous raconte son histoire? Parce que je crois que comme lui, il y a probablement des centaines, voire des milliers de personnes qui, en ce moment même, cherchent de l'aide et désespèrent. Je voudrais leur donner de l'espoir. Mais la réalité est moins rose que ça. 

Étienne - Autoportrait
Étienne est un étudiant de 28 ans sans revenus, soutenu par sa mère dans son projet de devenir un photographe autonome. Il a déjà vécu des dépressions et se sent très affecté par les changements de saisons. Depuis quelques années, il tente de comprendre pourquoi il ne se sent pas bien et il a envisagé la possibilité de souffrir de troubles mentaux. C'est pourquoi il a entamé des démarches pour obtenir un diagnostic. Il y a plusieurs étapes pour en arriver là. Étienne n'ayant pas les moyens de payer ni d'assurances, il ne peut pas voir un psychiatre privé. Il doit donc demander une prescription d'un médecin généraliste pour en voir un dans un hôpital public. On compte donc le délai pour voir le médecin, le défi considérable de convaincre le médecin du besoin réel de ladite prescription (ça peut paraître simpliste, mais essayez vous-même de faire croire à votre médecin que vous souffrez d'un trouble bipolaire par exemple, vous m'en reparlerez...) et ensuite, le délai pour voir le psychiatre. Étienne a attendu 8 mois avant d'avoir son rendez-vous. 8 mois, quand on pense souffrir d'un trouble mental, qu'on ne sait pas ce qu'on a et qu'on ressent un profond mal-être... 

Entre-temps, la tante d'Étienne lui propose de voir une thérapeute pour l'aider à comprendre son malaise. Elle offre de lui payer ses visites jusqu'à ce qu'il puisse voir le psychiatre. La thérapeute, après plusieurs rencontres, présente une piste à Étienne. Le syndrôme d'Asperger. 

Étienne rencontre finalement le psychiatre. Une rencontre de deux heures pendant laquelle le médecin a rempli divers formulaires. Il a posé des questions qu'Étienne a senti plutôt directives, avant de proposer un diagnostic : humeur disthymique, bipolaire de type II avec trouble d'anxiété généralisé, trouble d'anxiété sociale léger et trouble de déficit de l'attention. Il réfère maintenant Étienne à son médecin de famille avec une liste de médicaments à prendre. C'est tout. Merci bonjour.

Étienne n'est pas satisfait. Il a l'impression que le médecin lui a un peu mis les mots en bouche, qu'il a dirigé les questions en fonction d'un diagnostic bipolaire, qu'Étienne connait, puisqu'il est mon meilleur ami. Il aurait aimé qu'il investigue plus en profondeur le syndrome d'Asperger, mais le psychiatre ne semblait pas réceptif et semblait avoir hâte de compléter ses formulaires. Il avait une procédure à suivre, un temps à respecter, il n'était pas là pour l'écouter. Après 9 mois de démarches, Étienne va demander un deuxième avis. On repart le bal des procédures. 

Quand on commence des démarches en santé mentale, c'est que ça ne va pas bien dans notre vie. On a besoin d'aide ici, maintenant. On devrait pouvoir obtenir de l'aide rapidement. Pas dans 9 mois. Tout de suite. Et les médecins devraient être empathiques et ouverts aux patients qui ont le courage de s'ouvrir et de parler de santé mentale. Pas les traiter comme des numéros qu'il faut classer dans un temps record.

J'aimerais dire aux gens qui me lisent et qui ont besoin d'aide de ne pas se décourager malgré l'ampleur des démarches à faire. ÇA VAUT LA PEINE. Le soulagement qu'on obtient une fois pris en charge par un bon médecin vaut mille fois les efforts nécessaires pour le trouver. Si le médecin ou le psychiatre qui vous traite n'est pas réceptif à vos besoins, allez en voir un autre. Vous méritez d'être traité humainement. Il existe des bons docteurs.

Et pour ceux qui ont besoin d'aide tout de suite, je vous réfère à l'urgence du département de psychiatrie de votre hôpital local. N'hésitez pas à vous y rendre si vous êtes en situation de crise et que vous ne savez plus vers qui vous tourner. Il n'est jamais trop tard pour agir.

2 commentaires:

  1. allo miss,
    jaii 17 ans et depuiis 6 mois je vie une perriode attrocemennt dure. jme suis faiit une copine bordeline et me croyannt seulemennt depressive ( sans fondemennt car cette hypothese ne pouvaiit pas seul engloberr mon incompreention internieur.) maiis au jours ou ma la therapeute de ma mere a evoque lhypothese que mon pere soulignaiit des comportemennt typique du trouble d'asperge. alors je me suis questionner sur ma santer mentale et jaii completemennt realisser que jaii eu plusieur episode psycotique incompreensible ! a cette reflexion plusieur trait de personnaliter que je detien depuis mon enfance me font croire que je suis bipolaire. maiis je ne px le croire sans diagnostique. si tu auraiit le temps jaimeraii duscuter via web pour avoiir ton avis sur mes comportemennt. seulemnnt je ne te conteraii pas cela a la vu de tous ;) merci jme repondre

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  2. il me ferait plaisir d'en discuter avec toi, si tu as msn, ajoute moi à nickysnewmsn (at) hotmail (dot) com

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