C'est bizarre des fois quand on y pense, comment on ressent les choses... Quand j'étais plus jeune, je n'avais peur de rien, ou presque. En fait j'avais une toute petite phobie de rien du tout, j'avais peur d'être internée dans un hôpital psychiatrique...
Je pense que ce n'est pas une phobie commune. Les gens ont peur des araignées, des hauteurs, des orages, de conduire en ville... Mais je ne connais absolument personne qui a peur d'être interné. Et qui l'a été... Prémonition?
Je pense que, depuis mon tout jeune âge, j'avais compris qu'il y avait quelque chose qui ne tournait pas rond chez moi... Même qu'à un certain moment, j'ai dit les mots «maniaco-dépressif» en parlant de mon état d'esprit. Est-ce que c'est possible que la maladie s'est révélée à moi bien avant mon diagnostic? Est-ce que ce sont tous les bipolaires qui ont cette perception d'eux-même? Suis-je particulièrement sensible?
C'est pour ça que, lorsque le diagnostic est tombé, j'ai pleuré, de joie... Il y avait enfin une explication logique à tout cet émoi. Surtout, il y avait une solution. Ma psychologue dit que ça prend 5 à 10 ans pour un bipolaire pour accepter la maladie et les traitements. Pas moi. J'ai sauté dedans à pieds joints. Oui, la thérapie. Oui les médicaments. Oui les suivis. J'embarque. J'avais probablement une longueur d'avance, parce que je le savais déjà bien avant l'hôpital et l'internement. C'était un soulagement...
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