J'ai pas beaucoup d'occasions de parler de ma maladie. Au travail, ils ne savent pas que je suis bipolaire. Je n'en parle pas beaucoup avec mes amis non plus. Heureusement, mon conjoint est là pour m'écouter, mais, l'autre jour, quand je lui ai parlé des palpitations dans ma gorge, je sentais que j'étais sur un chemin miné.
Je suis (encore) en thérapie en ce moment, et ma psy me parlait des bipolaires et de leur difficulté à gérer les stimulis. Trop de stimulis les propulsent en manie. Tout ce qui affecte les sens, ce sont des stimulis. Les sons, les images, les livres, la musique... Bref, pas mal tout ce qui nous entoure, ce sont des stimulis. Et moi j'ai de la difficulté à les gérer? Wow... je peux bien être fatiguée tout le temps!
Au fur et à mesure que je suis plus à l'écoute de mes besoins et que je sais mieux reconnaître mes symptômes, j'ai identifié un phénomène qui se produit, je crois, quand je suis en excès de stimulis. C'est une petite palpitation dans ma gorge, comme une fébrilité. Je connais de mieux en mieux cette sensation, et j'ai appris que, dans ces moments, j'ai besoin de calme, de silence, de respirer.
Ces temps-ci, j'ai expérimenté avec mes médicaments et j'ai arrêté le Seroquel, un médicament très fort qui m'aidait à dormir. Le résultat, c'est que je m'endors tout naturellement le soir, mais il m'arrive de faire de l'insomnie durant la nuit. C'est pour ça que j'étais anxieuse de parler des palpitations à mon conjoint, parce que je savais que ça allait l'inquiéter. Les bipolaires ont besoin de sommeil pour gérer leur santé mentale...
Mais cette fébrilité, ce n'est pas une manie, c'est loin d'en être une. Cela fait des années que je n'ai pas fait une seule manie et je sais très bien les reconnaître. Non, c'est seulement un état normal de ma maladie, quand j'ai un surplus d'influx externes. Quand je lis quelque chose d'exaltant. Quand j'écoute de la musique très forte ou très rapide. Quand j'ai une conversation très exitante. Quand il y a trop de bruits en même temps. Je pense que je vais toujours vivre cette fébrilité, toute ma vie. Le danger, ce serait de l'alimenter, de l'exacerber, de l'encourager...
Moi, je ne pense pas que c'est inquiétant, parce que, justement, j'arrive à l'identifier. Non seulement j'y arrive, mais en plus, j'arrive à gérer moi-même ces moments de fébrilité, et j'arrive à me remettre au neutre. Je connais mon corps et je sais ce qui me calme. Maintenant que je me connais mieux, j'arrive à gérer mon état intérieur par des techniques toutes simples, comme la méditation. Est-ce que je peux vous dire que je suis vachement fière d'en être arrivée là? Ma psy dit même qu'un jour, je n'aurai plus besoin de médicaments, parce que j'arriverai moi-même à gérer ma bipolarité. Vous imaginez?
Je trouve ça difficile d'inquiéter mes proches en leur parlant de ma maladie. Je me sens très choyée de pouvoir en parler ici, sans tabou, sous le couvert de l'anonymat. Merci chers lecteurs, de m'accorder ça.
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