Un an, je suis de retour au travail depuis un an.
Déjà! Trois ans, trois ans à la maison, à me refaire une vie, à changer
profondément, à devenir la nouvelle moi version améliorée, médiquée,
contrôlée.
Je suis beaucoup plus stable. Mon humeur
est régulière, je fonctionne. Il y a quelque chose de rassurant dans ce nouvel
état, mais il reste une crainte, crainte de retomber, de perdre pied, d’y
retourner. Il y a aussi une nostalgie, celle de ces moments d’extrême lucidité,
de sensation de pouvoir tout accomplir, d’être le roi du monde. Celle des idées
qui ne se tarissent pas, de croire que tout est possible. Le monde «normal» est
rassurant, mais il est un peu ennuyant par moments.
Je me suis imposé une routine, des
objectifs à atteindre, un peu rigides, contraignants. Je suis très exigeante.
Je veux tout accomplir d’un coup. Ça n’est pas possible, je l’ai bien compris.
Je dois accepter de tomber quelques fois. Je dois juste me relever, regarder en
avant. Je vais le faire. Parce que je le veux. Parce que je le peux.
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