jeudi 26 mars 2015

Numbing Addiction

Je suis en train de lire le livre The Gifts of Imperfection de Brené Brown. Dans le chapitre que je
lisais ce matin, elle parlait des numbing addictions, ces dépendances que l'on développe afin de ne plus sentir les émotions négatives. Je comprend bien ce concept, puisque ces dépendances ont fait partie de ma vie pendant un long moment. 

Avant ma psychose, j'étais addict de la cigarette, de l'alcool et de la drogue (pot). Je consommais, consciemment ou non, pour engourdir les émotions liées à ma situation qui étaient clairement trop difficiles pour moi. J'avais besoin de boire chaque soir jusqu'à m'endormir, sinon, je n'y parvenais pas!

Lorsque j'ai été hospitalisée pour ma psychose et qu'on m'a mise sous médication, j'ai dû arrêter de consommer puisque l'alcool et la drogue ne sont pas compatibles avec les médicaments que je prends. Cette époque était probablement la plus difficile de ma vie, et je n'avais pas accès à ces substances qui engourdissent l'âme. J'ai dû apprendre à faire face à ma situation de façon lucide. J'ai eu la chance d'avoir érigé un mur solide entre moi et mes émotions, ce qui a fait en sorte que je ne sois pas submergée d'un seul coup. 

J'apprends encore, 5 ans plus tard et toujours à jeun, à me reconnecter avec les émotions que j'avais éliminées de ma vie. En réapprenant à vivre les émotions négatives, j'apprends également à faire une place aux émotions positives. 

Je suis heureuse que la psychose, bien qu'elle m'ait fait pendant un moment perdre le contact avec la réalité, m'ait permis de me défaire de mes addictions et d'apprendre à vivre dans le réel.

dimanche 15 mars 2015

La perception altérée

Lorsque j'ai commencé à prendre ma médication en 2010, un des médicaments, ou une combinaison de ceux-ci m'a fait prendre du poids très rapidement. En deux ans, j'avais un surplus de poids de 100 livres ainsi qu'une poussée d'acnée plutôt violente, elle aussi un effet secondaire. Il n'y a pas à dire, je n'était vraiment pas bien dans ma peau, d'autant plus que je vivais une profonde dépression. 

J'ai vite remarqué, après la prise de poids, que je ne recevais plus les regards dont j'avais l'habitude à une époque où j'étais très jolie. J'ai vécu très difficilement mon nouvel état ''invisible''. J'attribuais ça à mon poids, mais je vois les choses différemment maintenant.

J'ai entammé plusieurs démarches de développement personnel en 2013 et 2014. J'ai appris à prendre soin de moi et j'ai, de cette façon, appris à m'aimer d'avantage. J'ai pris soin de mon corps, de ma nutrition, je fais de l'exercice, et j'ai ainsi perdu 50 livres. Mais j'ai surtout appris ce que je vaux, intérieurement. 

J'ai remarqué que je prends plus de risques avec mes vêtements et mon maquillage depuis que j'ai réappris à m'aimer et à me trouver belle. Et, tout naturellement, j'ai recommencé à recevoir des compliments. Hier, j'ai reçu trois compliments au travail et un homme m'a souri sur la rue. Je pourrais attribuer cela à ma perte de poids, mais, en fait, je crois plutôt que c'est attribuable à ma façon à moi de me percevoir. Je crois sincèrement qu'une personne qui est confiante est plus attirante, peu importe son poids, la qualité de sa peau ou la couleur de ses cheveux. 

La morale de l'histoire? En prenant soin de soi, on apprend à s'aimer. En apprenant à s'aimer, les gens autour de soi nous perçoivent différemment. Et ça c'est merveilleux. 

mercredi 11 mars 2015

La valeur de la vie

J'ai amorcé en 2014 une longue découverte de soi. En plus de la psychothérapie, j'ai entrepris une méthode de développement personnel que j'ai intégrée à ma routine du matin et j'ai consulté une coach. Nous avons tous convenu que je manquais de contact avec ma connaissance de soi. Une des premières étapes que j'ai choisie a été de choisir mes valeurs de vie.

J'ai choisi les trois valeurs suivantes :

Le bonheur : pour moi, la première priorité, c'est le bonheur. Mon bonheur à moi, mais aussi le bonheur des gens que j'aime. Pour moi, le bonheur n'est pas un état constant et permanent, il est mouvant et je dois constamment me battre pour le conserver. Mais c'est la plus belle chose qui soit. Dans mon bonheur, j'inclus mes relations avec mon conjoint, ma famille et mes amis. La qualité de ces relations figurent dans les objectifs que je me suis fixés pour 2015, j'ai envie de m'exprimer mieux avec eux et d'accorder plus de temps à mes amis et à mon conjoint.

La santé : autant la santé mentale que la santé physique sont au cœur de mes priorités. Puisque j'ai plusieurs problèmes de santé en ce moment, j'accorde une grande importance à l'activité physique et à la qualité de la nourriture que je consomme. J'accorde une importance également à la médication que je dois prendre. La santé de mon conjoint m'importe également et, lorsque je peux lui permettre de manger sainement, je me fais une joie de cuisiner pour lui.

La connaissance : ceux qui me connaissent intimement ne seront pas surpris que j'aie choisi cette valeur dans mon top 3. Je suis un véritable rat de bibliothèque et j'absorbe une quantité appréciable d'information chaque semaine. Je valorise beaucoup la culture générale et, lorsque je m'intéresse à un sujet, je l'explore à fond afin d'en comprendre toutes les composantes. J'ai une soif d'apprendre intarissable et, pour moi, les livres sont un véritable trésor. D'ailleurs, dans ma prochaine maison, j'aurai une pièce dédiée à ma collection de livres, ce qui me remplit d'une joie immense.

Bien sûr, plusieurs autres valeurs ont fait la liste, tels que la gratitude, l'élégance, honnêteté, la persévérance, la stabilité, la fidélité et plusieurs autres encore. Je souhaite cependant que les trois valeurs que j'ai choisies en priorité deviennent le phare qui guidera mes choix et mes décisions futures. 

Quelles sont les valeurs qui sont importantes dans votre vie? Comment influencent-elles les choix que vous faites?


À bientôt!

lundi 9 mars 2015

Un périple de 5 années

En février dernier, 5 ans s'étaient écoulés depuis l'événement qui a changé ma vie et, un peu aussi,
celle de mes proches. Le 12 février 2010, après avoir pris des antidépresseurs qui, manifestement, ne me convenaient pas, j'ai fait une psychose induite. Le 15 février 2010, j'entrais à l'hôpital psychiatrique pour y passer 7 jours et débuter un long périple vers la santé mentale.

C'est à Louis-H. Lafontaine que j'ai appris que j'étais atteinte d'un trouble bipolaire de type 1 à cyclothymie très rapide. J'ai débuté une thérapie psychiatrique en clinique externe et j'ai essayé une dizaine de médicaments avant de trouver une dose qui me convenait. Ces essais-erreurs ont joué beaucoup sur ma santé et j'ai expérimenté des effets secondaires parfois étranges, parfois violents. J'ai pris 100 livres en deux ans, j'ai eu une poussée d'acné ravageuse, j'ai eu des tremblements, j'ai perdu beaucoup de cheveux, mais malgré tous les effets néfastes, j'ai persévéré dans mes traitements parce que je souhaitais de tout coeur devenir fonctionnelle. 

Je peux dire maintenant que je suis beaucoup plus stable. Mes humeurs sont plus constantes, j'ai repris contact avec mes émotions, j'ai appris à devenir une meilleure personne envers mes proches. J'ai repris le travail depuis maintenant deux ans. J'ai de moins en moins d'effets secondaires. J'ai enfin terminé ma thérapie psychiatrique et ma psychothérapie, je sens que je peux maintenant voler de mes propres ailes, avec la médication bien sûr, mais sans compter constamment sur mon personnel soignant. 

Quand je prends un moment de recul, j'apprécie de voir le chemin que j'ai parcouru depuis 5 ans. Je sais que les épreuves que j'ai traversées ont été très difficiles pour moi et mes proches, qu'elles laisseront des traces indélébiles sur mon parcours, et c'est très bien ainsi. Ma philosophie de vie a toujours été de rechercher à travers les épreuves les enseignements que la vie m'envoie. J'ai appris énormément de cette période de ma vie et, à travers la maladie, j'apprends encore chaque jour. 

Merci d'avoir suivi mon parcours, cher lecteur, on se revoit bientôt.