mardi 16 septembre 2014

Comment le jazz m'aide avec mon TOC

La dernière fois que j'ai vu Dr. Todorov, je lui ai parlé de quelque chose qui me préoccupe depuis un certain temps. J'ai remarqué que j'ai une certaine rigidité avec les horaires. Je dois faire les choses à l'heure pile à laquelle j'avais prévu le faire, et dépasser mon horaire m'angoisse. Certaines fois, s'il est, par exemple, 7h12 et que j'avais prévu prendre ma douche à 7h, je n'y vais tout simplement pas, par peur de manquer de temps. 

Certains détails me sont apparus, après avoir constaté cette rigidité. J'ai remarqué que je réagis
fortement aux fautes d'ortographes. Elles me font sentir inconfortable et me font grincer des dents, comme quand on gratte un tableau noir avec son ongle. Les patterns qui ne sont pas respectés, comme un motif de céramique qui serait irrégulier, me font le même effet. Je n'aime pas l'asymétrie. Un autre exemple, j'ai dans ma chambre un mirroir, et le coin droit est abîmé. Je n'aime pas le regarder. 

J'ai parlé de tout ça avec mon psychiatre. Selon loi, j'ai une légère tendance au trouble obsessionnel-compulsif. Légère, parce que ce trouble ne m'empêche pas de fonctionner au quotidien, malgré qu'il affecte plusieurs aspects de ma vie courante. J'ai refusé de prendre une médication pour le traiter, jugeant que je prends déjà suffisamment de médicaments pour le moment. Je cherche depuis des façons d'alléger les impacts de mes TOC au quotidien.

Vous comprendrez que, pour une fille qui tolère mal l'asymétrie et les patterns non respectés, le jazz ne m'attirait pas du tout. J'aime beaucoup mieux le blues et ses rythmes rassurants. Mais je me suis dit que les envolées improvisées et irrégulières du jazz seraient peut-être exactement ce qu'il me fallait! J'ai décidé d'incorporer cette musique à mon quotidien, en utilisant l'application Songza, dans laquelle j'ai trouvé plusieurs listes de lecture sur différents courants du jazz. J'ai fait plusieurs découvertes très intéressantes et je me suis surprise à apprécier graduellement. Au début, j'avais les dents qui grincent et il m'arrivait de sauter des morceaux trop irréguliers, mais j'ai progressivement accru ma tolérance, mon aversion est devenue une affection pour cette musique étrange. 

J'ai rapidement constaté des effets de cette médecine inusitée sur mes TOC. J'ai commencé à dépasser mes horaires de quelques minutes sans trop de souci, je laisse passer des fautes de syntaxe lorsque je rédige avec mon patron, j'apprends à regarder mon mirroir avec compassion plutôt qu'avec haine... Je crois que mon cerveau apprend à s'assouplir graduellement. 

Si vous avez, comme moi, un TOC léger, essayez le jazz pour quelques temps. Vous me direz si ça vous fait du bien, ça m'intrigue!